The Dark Knight Rises… Oui…
Définitivement ! Lorsque l'on sait que The Dark Knight Rises est la suite de The Dark Knight, on se pose une simple question : Comment est-il possible de faire mieux que The Dark Knight alors que deux des ennemis les plus emblématiques de Batman y sont morts (Impasse volontaire sur la mort réelle d'Heath Ledger) ? Pas de Joker, pas de Double Face. Le Pingoin étant trop irréaliste pour Nolan, comment trouver la pourriture de service ? À tout cela, Nolan nous répond Bane et là, on peut se dire. Quid de l'aura ? Quid du réalisme ? Car il faut se l'avouer, Bane est un personnage autant à la limite du réalisme que le Pingoin… Et pourtant !
C'est là toute la force de Nolan, rendre l'irréalisme d'une situation instrument d'une construction qui au fil des 2h44 de film devient petit à petit à la volonté du spectateur plausible. Bane est donc un homme un peu surdimensionné mais pas trop, dont la voix modifiée par son masque lui donne de l'aura et du coffre. Ses conditions de vie et ses rencontres l'ont amené à devenir ce qu'il est dans le film, le tout l'éloignant totalement de la vision des dessins animés, des DC Comics ou de ce qu'un Tim Burton aurait pu faire (ou encore Joel Schumacher, hum hum)… Donc, on y croit !
Mais Nolan n'en reste pas là et il est comme le poignard dont parle un/une des protagnistes du film (aucun indice, je vous en laisse toute la découverte !) : Lent mais d'une efficacité redoutable. L'action est au rendez-vous, Bruce Wayne affaibli comme jamais, ce qui lui permet une dose d'humour absolument bienvenue pour les mauvaises langues qui pourraient dire que Batman by Nolan, c'est trop sérieux !
Ce cher Christopher prend également d'autres risques en intégrant Catwoman mais pas que. Et il faut y aller quand on sait de quelle façon celui-ci a façonné son Batman dans Begins et The Dark Knight. La femme chatte est un personnage des plus compliqués à mettre en scène tant il est ambigü et éloigné de l'exceptionnelle droiture du Batman et de la propreté éclantante de ses actes. Catwoman est proche d'un fonctionnement "Double Face", sauf que sa devise n'est pas "Pile ou Face" mais "Tout ou rien". L'association ne manquait pas de risques et là encore, tout le talent de réalisateur de Nolan se fait ressentir.
Le plaisir est aussi au rendez-vous quand il s'agit de retrouver les "seconds rôles". Alfred Pennyworth, Lucius Fox… Le tout campé par de grands bonhommes comme Michael Caine et Morgan Freeman qui apportent un petit plus à la fois émotionnel pour Alfred et malicieux pour Fox. Gary Oldman est fidèle à lui-même, toujours un assistant de choix et obstiné pour le Batman comme l'a toujours été Gordon.
Quant à Joseph Gordon-Levitt, il apporte encore un peu d'épaisseur à ce troisième et dernier volet et participe à l'imaginaire des spectateurs sur ce qui pourrait éventuellement décliner du Batman de Nolan. Tout au long du film, on devine qu'évidemment, il ne peut devenir qu'une seule personne… Ou plutôt qu'un seul personnage. Celui-ci devrait plaire aux fans de Batman et à tous ceux qui connaissent la longue histoire du chevalier noir…
Sur l'environnement du film en lui-même, l'action est au rendez-vous, on le sait mais il faut le dire, le scénario est superbement amené et les références aux deux premiers opus sont très présentes et donnent du liant à l'ensemble des trois films réalisés par Nolan. On ne manque pas de repères sans toutefois que ça ne bloque d'éventuels nouveaux spectateurs auxquels Batman Begins et The Dark Knight sont étrangers, même si l'intervention d'une personne les ayant vu peut être un plus non néglieable sur certaines situations et répliques, le tout reste accessible même aux novices du Batman vu par Nolan. Ou aux novices de Batman tout court.
The Dark Knight Rises est donc une conclusion totalement réussie à la trilogie de Nolan. Une production maîtrisée de bout en bout, jouissive voire jubilatoire pour les fans qui se laisseront porter par l'enthousiasme de voir ce (leur) héros humain à la différence des autres héros du même genre. Le tout au rythme du désormais très célèbre thème d'Hans Zimmer a même de quoi donner la chair de poule parfois. Surprenant dans un très bon sens du terme, il est logique et attendu qu'il ne manquera pas de faire le carton que l'on attendait. Tant sur un plan critique qu'en matière de chiffres. Une chose est certaine, le banquier de Nolan est l'un des plus pépères du monde. Pour ma part, je suis déjà impatient de le revoir… En grand fan qui plus est ! Merci à Nolan d'avoir remis Batman à sa très juste place dans la hiérarchie et d'avoir corrigé pendant 7 ans l'image laissée écornée par son prédécesseur sur le sujet. Il est difficile de ne pas spoiler des éléments importants de ce film tant on peut se retrouver dans une situation où on a tellement apprécié qu'on a envie de tout raconter pour profiter de se remémorer les choses en même temps… Mais devant un tel bijou, autant laisser un maximum de suspense et découverte à un maximum de gens !
