On nous avait promis le chaos. On en ressort KO. Magistral

Ça y est, on y est, enfin. La conclusion du triptyque colossal qui a vu renaître le héros chauve-souris quelque peu malmené dans d'indignes productions à la fin des 90's (à la période où Joel Schumacher avait pris les rênes de la saga). Cette renaissance on la doit à un homme seul, Christopher Nolan, qui a su s'imposer comme l'un des réalisateur majeur du ciné US depuis qu'il a su comme personne effectuer le seul "reboot" digne de ce nom d'une saga vieillissante. Tel le héros solitaire qu'il a fait renaître, il a fait chevalier seul contre un système prônant 3D et SFX numériques à outrance contre lequel il a imposé des tournages en pellicule IMAX et des scènes d'actions le plus possible réelles (cf. le camion qui se retourne de "The dark knight"). Comme personne, Nolan (même en dehors de la trilogie "Batman") a su mêler entertainement et film d'auteur exigeant dans son propos et dans son ambition. Bref, le projet représente la naissance d'un grand nom du ciné en même temps que la (re)naissance mérité de Batman/Wayne.

Après un "Batman Begins" qui a donné un nouveau souffle dans un Gotham sombre et fantasmagorique qui se rapprochait plus de l'univers de Burton, Nolan avait livré un "The dark knight" poignant, plus réaliste (décors réels utilisés pour la première fois, utilisation de décors de jour...) qui avait retourné la planète ciné, avec un scénario complexe et subtil et surtout l'interprétation impeccable et terrifiante du fameux Joker par le feu Heath Ledger. Difficile donc de faire suite à cette oeuvre majeure classée depuis parmi les meilleurs films de tous les temps (classement IMDB). Les critiques parisiennes se déchaînent déjà (ce sont bien les seules) mais pas d'inquiétudes à avoir ; notre 'Batman" assure une sortie prodigieuse.

Malgré son titre, et peut-être pour éviter toute comparaison, "The dark knight rises" renvoie plus au premier opus qu'au "Dark knight" d'il y a 4 ans. On y voit un Gotham faussement assagi depuis la disparition du chevalier noir 8 ans plus tôt, mais le nihiliste Bane vient remettre le trouble dans la cité tranquille sous fond de crise financière et de manipulation des masses. Un bien triste miroir de notre monde sur lequel le film livre une vision acerbe et bienvenue de la part d'une production US. Les questionnement sur l'obéissance et la collaboration renvoie même vers les actes les plus sombres de l'humanité. C'est dire l'envergure vers lequel tend le film, offrant au passage une des plus grandse batailles à son héros marginal, qui va devoir se dépasser et se transcender pour tenter de sauver Gotham City du sombre et puissant Bane. Joué par Tom Hardy, ce dernier surprend par son charisme qui fait véritablement froid dans le dos, et laisse transparaître au travers de son masque et de sa voix modifiée un panel insoupçonné d'émotions. Alors oui cela n'égalera jamais Heath Ledger qui avait amené une ambiguïté et une complexité à son personnage et donc au film lui-même, et cela affaiblit peut-être ce 3ème opus face à son aîné. Mais il faut quand même admettre que ce Bane nous marquera longtemps comme l'un des méchants les plus flippant du ciné récent. Grâce à un scénario malin qui nous livre de multiple rebondissements, les 2h40 du film répondent à toutes nos attentes et questionnements, comme si Nolan et ses fidèles scénaristes avaient tout pensé depuis leur "Batman Begins" (ce qui n'est pas le cas).

Les scènes d'actions ne sont pas oubliées et sont (comme d'habitude) époustouflantes, utilisant au besoin des milliers de (vrais) figurants, qui donne l'ampleur nécessaire à une conclusion forcément épique. C'est avec l'émotion à son paroxysme que nous laissons donc cette saga. Moins bluffant que "The dark knight" qui avait révolutionné le genre, ce dernier opus écrase quand même toute la concurence et mène la saga au panthéon des trilogies cultes. Il va être dur pour les prochaines productions (et possible reboot) de passer derrière ces monuments de ciné.

On nous avait promis le chaos. On en ressort KO. Magistral.
guitt92
9
Écrit par

Créée

le 25 juil. 2012

Critique lue 365 fois

guitt92

Écrit par

Critique lue 365 fois

D'autres avis sur The Dark Knight Rises

The Dark Knight Rises
Torpenn
3

L'écharpé Bale

Pour répondre par avance aux détracteurs faciles à la pensée étroite, non, je ne m'amuse pas spécialement à aller voir des mauvais films pour un douteux plaisir masochiste. D'abord, j'ai une grande...

le 27 juil. 2012

259 j'aime

156

The Dark Knight Rises
Hypérion
3

Nolan(s), gros prétentieux!

Il me semble bien que l'univers est sur le point de s'écrouler, je suis d'accord avec @Torpenn en tous points sur une critique de blockbuster, qui plus est dans un genre que je consomme sans...

le 31 juil. 2012

172 j'aime

76

The Dark Knight Rises
kevisonline
7

DISCUSSION ENTRE UN EXÉCUTIF DE WARNER ET CHRISTOPHER NOLAN.

(contient des gros spoilers) Warner : Alors, Chris, ça avance le film ? C.Nolan : Ouais, tout commence à prendre forme. Je suis assez content du résultat. Warner : Justement, on voulait te parler...

le 25 juil. 2012

124 j'aime

Du même critique

Taxi 5
guitt92
3

C'est dans les vieux pots d'échappement qu'on fait les moins bons films

La saga Taxi n'est pas une saga ; c'est avant tout "Taxi 1", film mal foutu mais terriblement généreux et devenu culte. Depuis, à part quelques soubresauts dans le 2nd opus, il n'y a eu que des...

le 11 avr. 2018

36 j'aime

3

Extrêmement fort et incroyablement près
guitt92
8

Extrêmement différent et incroyablement poétique

Voilà un film qui ne fait pas consensus, peut-être parce que différent, couillu dans la forme et déstabilisant émotionnellement. Dérangeant en somme. Un film centré sur un gamin ayant perdu son père...

le 8 mars 2012

34 j'aime

2

La Vérité si je mens ! 3
guitt92
1

Moche, lourd, malhonnête, misogyne... La vérité on ne m'y reprendra plus.

Les revoilà! Et on ne peut pas dire que ce soit en discrétion tant le plan marketing médiatique place le film au premier plan depuis des mois. Mais pour autant aucune critique presse n'a filtré,...

le 3 févr. 2012

31 j'aime

13