En 2008, Nolan nous sort un Dark Knight complètement possédé par Heath Ledger, doté d’une esthétique oppressante très travaillée et d’une histoire classique mais maîtrisée. Le film est long (2h27) mais particulièrement prenant et se termine sur une fin tragique qui appelle logiquement à une suite.
Ce second volet a été un triomphe public et critique et a enclenché la naissance d’un cinéma Superhéroïque plus mature, plus sombre et plus bavard (plus long aussi), dans lequel le casting et le jeu d’acteur redevenaient des éléments aussi important que les effets spéciaux. Un mélange entre film indé (toute proportions gardées, hein) et film d’action. Certains ont réussi le passage haut la main (X-Men First Class). D’autres moins (The Amazing Spiderman…).
4 ans après, Nolan sort donc la conclusion de sa trilogie. Mais plutôt que de proposer une nouvelle (r)évolution du ciné Super, The Dark Knight Rises préfère se positionner dans le prolongement du courant initié par son brillant aîné et exploité par nombre de ses concurrents. C’est là où, qu’il soit bon ou mauvais, le film aura du mal à surpasser l’attente qui l’a précédé.
TDKR donc, s’inscrit plus dans la lignée de Batman Begins, le premier volet, dont il reprend certains personnages et éléments de scénario. Harvey Dent est évoqué mais à aucun moment il n’est question du Joker, ce qui vient perturber la continuité du récit qui se passe huit ans après les événements du second volet. Globalement, le film tombe dans les travers de son genre. Trop bavard parfois, souffrant d’un manque de cohérence (le braquage de la bourse, mais pourquoi sans déconner ?), le film semble ne pas trop savoir quel opposition porter (riches vs peuple, anarchie, chaos ?). Le twist de Tate écrase complètement le personnage de Bane, par ailleurs imposant sur le reste du film, qui passe d’incarnation du mal absolu à bon con de l’histoire. Les multiples déchéances/renaissances de Batman fatiguent un poil et quelques séquences avec Caine et Cotillard sont pénibles.
Coté plus, l’interprétation est globalement impec, les nouveaux personnages sont fouillés (Catwoman mais surtout le rôle du flic tenu par un très bon Gordon Levitt). Certaines scènes, comme la scène d’intro aérienne, sont spectaculaires. Et le film a beau afficher ses 2h45, on ne les voit pas passer.
TDKR est donc un bon film de son temps. Reste qu’à force de recycler les éléments narratifs parfois médiocres de Batman Begins et à partir un peu dans tout les sens, la conclusion de la trilogie semble avoir peur de se mesurer à The Dark Knight, dont il souffre forcément de la comparaison. Le second volet reste la référence de son genre. Semble t'il pour longtemps.