Monsieur Nolan aurait-il négligé ses ambitions, sa malice et ses qualités de scénariste pour se perdre dans les méandres du conventionnel hollywoodien? The dark knight rises était assurément le blockbuster le plus attendu de l'été 2012, surtout après la déception cuisante de Prometheus (alimenté d'une 3D gadget) que nous avait proposé un Rydley Scott qui devrait songer à se mettre au vert jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ce troisième opus de Batman déçoit lui aussi dans la mesure où les qualités qui faisaient la force de Begins et de The dark knight sont malheureusement souvent écartées de la trame. Les deux premiers volets détonaient notamment grâce à un suspense qui montait crescendo tout au long des histoires. Ici cela ne fonctionne pas. La faute du à un scénario voulant multiplier les rebondissement et qui malgré les 2h40 de film s’enchaînent bien trop rapidement pour rendre crédible le tout. De plus le sujet se veut noir et machiavélique (autre force dominante des deux premiers volets), mais ces aspects s'avèrent vite étouffés par un patriotisme gnan gnan, des clichés enfantins que l'on retrouve inévitablement au sein des personnages. Entre un Bane certes impressionnant mais usant d'un discours rebelle digne d'un enfant de 6eme, un Wayne/Batman vide de sens, une catwoman charmante dans son cuir mais trop prévisible au final et une Marion Cotillard au rôle inutile avec un jeu d'actrice de type figuration.
Cependant au vu des blockbusters sortis cette année, cette opus reste tout de même supérieur à la moyenne car mine de rien les 2h40 passent très vite et on ne s'ennuie pas. De plus, certaines scènes restent puissante en émotion - comme le passage en prison de Bruce Wayne - ou en testostérone dont la première rencontre entre Batman et Bane, cachent et sauvent à elles seules les lacunes et le vide dont souffre ce film. On regrette au final que ce dark knight rises paraisse bâclé alors que le potentiel était bel et bien présent!