Certes, le Gotham reckoning me fout encore des frissons, mais je galère à défendre the dark knight rises. Et encore, je suis passé de "ne pas trop l'enfoncer" à "le défendre".
Tout d'abord, cet opus ne semble être fait uniquement pour pouvoir aboutir à une trilogie. Pourtant, après Dark Knight premier du nom, le syndrome du "cette fois ci, c'est sérieux ! Enfin encore plus sérieux qu'avant !" n'était pas du tout necessaire.
Il est possible que ce film étant une réelle suite de Batman Begins - que je trouve raté, avec 2 petits liens scénaristiques à Dark Knight, m'a déplu au premier visionnage pour cette raison. Il m'a fallu trois ou quatre séances (oui je suis masochiste) pour finir par y trouver mon compte.
DKR part d'une excellente idée, s'inspire d'un très bon arc du comics (de plusieurs même, piquant des idées ici et là). Son scénario doit certainement fonctionner sur le papier - quoi que. Le résultat fait un peu ronfler, il faut l'avouer.
Le scénar est surement trop dense pour un tel film, car il soulève tant de thèmes qu'il dépasse ce qu'on "peut" présenter dans un long métrage sans emmerder son public - du moins, quand on s'appelle Nolan. Car la réalisation est d'un académisme ronflant ne se permettant aucune audace, ruinant les partis pris et ambiances, allant jusqu'à rendre presque chiant des passages entiers filmé à l'Imax - un comble !!
Il y a un soucis pour communiquer sur les notions d'espace et temps, les ellipse du films et les notions de foules ne sont pas toujours clairement perceptible et plombent la dramaturgie - quand meme, plus de 1000 figurants, ça devrait faire frissonner, non ? Pourquoi ces passages sont aussi chiants ? Pourquoi l'antre de Bane parait si anecdotique, au lieu d'être une ruche souterraine prète à exploser ? Pourquoi Gotham ne parait être composée de 3 ruelles et 224 plans aériens ?
Je vais tourner en rond : Nolan encore et toujours, le bon élève pas fun pour un sou, ici débarrassé du charismatique Joker (qui amenait du chaos dans tant d'ordre) peine réellement à nous parler de révolution, de déchéance, et de "surmontance" (si si, le mot existe sur google, alors il existe). Aussi, entre les dialogues dépourvu d'humanité (élément qui plombe également Inception et Interstellar) et une direction d'acteur passable, il faut réellement être un putain de fana de batman pour trouver son compte dans ce brouillon grand luxe.
Donc, il m'aura fallu plusieurs visionnages pour y trouver un intérêt, et surtout regarder les bonus qui m'ont fait prendre conscience des moyens incroyables déployés pour ce films, en termes de déco, ambiance et figu. C'est extrêmement dommage que je n'ai pu ressentir aucun de ces efforts en regardant "simplement" le film. Mais bon, en fana de batman, j'ai moins envie d'enfoncer le résultat qu'un Inception chiantos et prétencieux, et un Interstellar qui ne se vaut que pour ses visuels ahurissant. Je ne renie pas quelques passages agréables mais globalement j'étais mal à l'aise de ne pouvoir m'extasier. Nolan, oui, tu fais du bon boulot mais j'ai besoin d'un peu de hasard ou de magie dans le cinéma.