The Dark Knight Rises par Johannes Roger
Puisqu’il faut choisir son camp, je me range sans problème du côté des pour, des pro, bref des défenseurs de « Dark knight rises ». D’une richesse et d’une intensité incroyable, le film utilise brillamment le découpage des séries TV modernes pour rendre son récit palpitant et accrocher d’emblée les spectateurs avec une multitude de personnages et d’intrigues. Nolan cours plusieurs lièvres à la fois et gagne quasiment toutes les courses. Il se permet même le luxe de faire disparaître son personnage principale pendant plus de 20 minutes sans que cela ne nuise à la tension de l’histoire. Quant à Bane, et bien c’est devenu mon pote !!! Quelle joie de le voir foutre le dawa à la bourse, de coller des claques aux traders arrogants, de mettre les bourgeois et les bourgeoises en manteau de cadavre d’animal à fourrure à la rue, tout en rossant au passage quelques flics. En plus de cela, sans trop spoiler, on lui découvre vers la fin une âme chevaleresque, ce qui fini par le rendre humain, voir attachant même si ce n’est pas un vrai révolutionnaire, même s’il est motivé par une vengeance toute légitime mais très personnel. Le film perd d’ailleurs en aspect politique ce qu’il gagne en émotion et en sentiments. Pourtant Nolan prend soin de définir chaque personnage par son statut social et sa manière de réagir, de se défendre face à la crise. Bane utilise les marginaux et les pariât, Selina Kyle se complait dans l’individualisme et le chacun pour soi. Reste Bruce Wayne, milliardaire estropié devenu indifférent au sort du monde. Il finira par réapprendre l’altruisme et le sens du sacrifice au fond d’un trou sordide et poisseux. Le film de Nolan est donc à mon sens une œuvre passionnante dont on a pas fini de découvrir les richesses.