Certes, le propos n'est pas très original. Un sino-coréen criblé de dettes se retrouve tueur pour éponger son ardoise. Il est balancé en Corée du Sud pour assassiner une cible dont on ne sait rien.
Mais ce film est intéressant à plusieurs point de vue.
D'une part, pour la critique sociale qu'il représente (même si elle fait partie intégrante de tous ces genre de films), elle est plutôt fine, et bien amenée.
Ensuite, pour son humour. Et là, c'est extrèmement bien fait. Certes, le rire est la seule protection de notre inconscient pour se protéger de la violence qui s'opère à l'écran. Mais contrairement à des films qui font du gore drôle une fin en soit, The Murderer l'utilise comme un propos, car joue toujours sur le fil du rasoir en ce qui concerne cette violence 1er/2nd degré, et permet au spectateur de se poser la question de ce qui l'est supportable de voir au cinéma. C'est donc drôle. Malsain, mais drôle. Et parce que c'est malsain, ça fait réfléchir. Et ça c'est cool.
Le scénario. N'étant pas très oriental, j'ai un peu de mal avec les prénoms, et les visages.
Dès lors, il m'est impossible de dire que j'ai tout compris. Mais je ne me suis pas (trop) ennuyé pour autant, car il se passe toujours quelque chose à l'écran. Et c'est là où The Murderer gagne son 8. Parce que c'est du vrai putain de Cinéma : tout passe par l'image. On a relativement peu de dialogue, ce qui explique aussi la complexité du scénario, mais qui fait que le propos gagne énormément en intensité, parce qu'on essaye de combler ce manque d'info à l'oral en redoublant d'attention à l'image et pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Et ça, c'est du cinéma comme on en fait trop rarement, qui a toujours tendance à être trop bavard..