Deux couples australiens, et le fameux forever alone sans qui les survival n'ont aucun sens, partent en haute mer en prendre plein la vue su un petite île : l'île de la tortue. Enfin, ce qu'ils se prennent c'est surtout un rogntudju de récif, et le bateau (qui aurait dû être plus gros) prend l'eau. Deux solutions : rester sur la coque, prendre le courant et s'éloigner de l'île, ou la rejoindre à la nage. La deuxième solution est choisie. Et c'est pas le requin affamé qui traîne dans les parages qui va s'en plaindre...

Les dents de la mer était, est et restera à vie un traumatisme pour ceux qui l'ont vu enfant. Bien loin de faire de ces gamins des tueurs en série psychopathes des hautes mers capables d'un génocides sous-marin (on est tous d'accord pour dire que ces animaux sont des miracles de la nature, impressionnants, qu'il faut sauvegarder coûte que coûte), par contre il faut avouer quelque chose : il est difficile, depuis, de s'imaginer faire trempette tranquillou dans les eaux salées. Perso, j'en étais même venu à flipper dans mon propre bain. Et sur le trône. Bref, le chef-d'oeuvre de Spielby a marqué, en reprenant les codes du thriller pour tirer le genre de l'attaque animale à un niveau qu'il sera difficilement égalable. Récemment, avec la mode de la caméra intrusive, Open Water a tenté d'apporter du sang neuf dans un océan de médiocrité, avouons le. Sans réussite, le film se perdant dans les espèces animales rencontrées. On était résigné à se bouffer du Nu Image, du Megalodon à ne plus savoir qu'en faire (paraît que Jan De Bont prépare un film sérieux sur l'ancêtre du grand requin blanc, d'ailleurs), mais c'était sans compter avec The Reef.

Evacuons tout de suite ce qui ne va pas, en mettant de côté la frousse dans laquelle les plus sensibles (dont l'humble rédacteur de ce billet) sont plongés encore quelques temps après visionnage. Restons objectifs. Niveau scénario, peut mieux faire, à l'aise. Aucune empathie réelle pour les personnages, on ne nous épargne pas l'éternel coup du couple qui se retrouve et qui va être confronté à l'adversité. Plus grave, certaines réactions sont incompréhensibles et empruntent un peu trop aux codes du survival. Quand on est en haute mer, qu'on sait qu'une chose vous tourne autour, on ne s'éloigne pas. De même, les spécialites riront de voir les attaques uniquement de jour, pendant que la nuit (période la plus propice aux attaques) est balayée par une ellipse assez risible. Les attaques, d'ailleurs, seront la cible des amateurs d'action avant tout. Non, ce n'est pas du Renny Harlin, non il n'y a pas des dizaines de morts et des morsures toutes les dix minutes, mais il paraît que ça peut être un défaut...

Car la force de ce film est avant tout une ambiance à faire se dresser les poils de cul de Jason Statham. Le requin, recentrons sur la grande attraction. A par un plan truqué qui demandait une nageoire très proche des nageurs, aucune CGI n'est utilisée. Vous avez bien lu. Ou alors, c'est du très haut niveau, ce qui m'étonnerait vu le budget rikiki. On alterne des plans à longue focale à tel point qu'on a l'impression que les nageur sont proche de la bête, avec des plans d'animatronics visiblement. Parce que oui, les acteurs ont été filmé avec l'animal. Ou en tout cas, il faudra prouver le contraire. Résulte un danger de tous les instants.

Danger qui vient, bien entendu, du hors champs. L'effet est trop facile pour être pris au sérieux (mais marcherait très bien sur les petites natures, hum), il fallait aussi un réalisme de circonstance. Ici, pas de délire sur la taille du requin, ou sur son espèce. Pas une seule fois ces détails ne sont pris en compte par les protagonistes, jamais ils n'y réfléchissent, un seul but : la survie. C'est au spectateur, s'il n'est pas trop terrifié, de se faire sa propre idée. A vue de nez, on peut dire quatre mètre, grand requin blanc, même si la mâchoire est loin de faire aussi impressionnante que les documentaires visibles un peu partout. Peut-être un longimane qui est, d'après les spécialistes, une menace encore plus grande que le grand requin blanc ? Mais il serait stupide de s'attarder sur de tels détails, alors que le prédateur semble s'être mis en chasse, et avoir pour but de décimer les malheureux naufragés. Les attaques restent bien moins cinématographiques que chez le réalisateur de E.T. Ici, pas de grands cris, la mort frappe fort, la douleur est réaliste. Dommage que les personnages aient parfois des réactions vraiment stupide. Un bain de sang, tu ne t'y baignes pas, tu dégages le plus vite possible ! Bref, c'est aussi ça The Reef : un vrai suspens prenant qui pousse à vivre cette sale aventure à fond.

Aventure qui prend fin à l'image de tout le reste du métrage. Alors que l'idée des récifs en tant que "sauvegarde automatique" (:nerd:) est une idée payante, il faut que tout se termine sur une performance d'acteur risible. Visiblement, l'émotion des personnages a été moins prise au sérieux que l'ambiance de la situation. Dommage, même si on a là le dauphin d'un genre cannibalisé par l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.
Bavaria
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le 16 juin 2011

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