Beaucoup de bruit pour presque rien

Malheureusement, The Social Network n'est pas le film qu'on attendait. Ni pamphlet anti "social", ni critique de notre société hyper connectée, ni portrait psychologisant de Zuckerberg (ultime réplique du film, éclairant d'un coup toute la psychologie du personnage: "vous n'êtes pas un salaud, mais vous vous donnez beaucoup de mal pour le faire penser"...hum...2h pour cette conclusion?) ni rien en fait.

Fincher tente la neutralité, les faits tels qu'ils peuvent apparaitre, laisse ses personnages donner leurs points de vue, argumenter (encore et encore...), mais ne se positionne pas... The Social Network est un film frileux.

Dans la veine de Zodiac, Fincher tente la narration éclatée, sur plusieurs époques, les moments de procés tentant d'éclairer une vérité dont on se fout. C'est souvent beau, habile, malin, parfois captivant même, mais désespérément vide et inutile... La scène de la course est complétement symptomatique de cette vacuité... déposée au milieu du film, elle n'éclaire en rien l'intrigue, n'illustre pas le propos, ne sert à rien. The Social Network ne raconte rien, mais parce qu'en fait, il n'y a rien à raconter, juste l'exposition de la bassesse quotidienne, de trahisons ordinaires, mais à la hauteur du chiffre d'affaire pharaonique du plus grand réseau social du monde.

A coté de cette scène totalement démonstrative, et en tentant une certaine forme de classicisme formel dans le reste de son film, Fincher semble dire à ses spectateur qu'il se met à distance de son sujet, comme pour proposer un regard subjectif, et laisser à penser. Le spectateur lui ne se sent jamais concerné par ce qui se passe à l'écran.

Petit plus, l'acteur principal fait passer Michael Cera pour Robert De Niro... Pas vraiment de quoi s'identifier au personnage...

Pas vraiment un ratage complet, donc, mais absolument pas le meilleur film du réalisateur.

Si vous avez adoré Zodiac, vous prendrez votre pied, si votre came, c'est plutot The Game, Fight Club, Alien3, passez votre chemin, ou munissez vous de Prozac.