Morale judéo-chrétienne à trois francs (tu es un père violent, ton fils mourra ca t'apprendra!), famille texanne pas super futée (ni les parents ni les enfants), des dinosaures qui viennent là on se sait pas comment ni pourquoi, et un cinéma purement visuel et mystico-cryptique qui ne peut pas être expliqué ni raconté.
Après avoir réalisé deux-trois jolis films avec déjà de bons directeurs de la photo dans les années 70-80, Mallick a vu la trilogie Quatsi et c'est un jour dit que les scénarios c'était un peu trop terre à terre. Depuis, ses films sont d'interminables enchaînements d'images - certes très jolies, bravo chers directeurs de la photo - mais absolument insignifiantes.
La liste de questions que l'on se pose en sortant du film - c'est quoi cette scène de plage, c'est qui cette dame noire dans une cabane, qu'est-ce qu'il fait comme travail sean penn, etc - est interminable (les faiblesses du scénario se comptent sur cette base) et me force à penser que regarder des documentaires sur Discovery Channel aurait été plus instructif - voire plus intéressant niveau rebondissements.
Mallick se prend sans aucun doute pour Kubrick - des points communs à 2001 sont palpables ici et là - mais il n'en a ni le génie ni l'audace, ni les intentions, ni la poésie. A plusieurs reprises, on entrevoit ce que le film aurait pu être si les éléments du films avaient été arrangés de manière cohérente, et quelle mise en abîme vertigineuse et philosophique aurait pu s'y cacher sur la condition humaine (la perte d'un enfant présentée comme un drame, ce drame présenté en parallèle avec la disparition d'une espèce entière, d'abord la disparition des dinosaures, puis celle de l'humanité toute entière), malheureusement il n'en est rien.
Et finalement rien ne se passe pendant les 2h30 du film. Ou plutôt plein d'images. Getty Images dans un milkshake. C'est un concept commercial très répandu à notre époque : vendre moins de contenu dans emballage plus percutant. Et ca marche, malheureusement.