The We and the I par Anomaliza

Si le synopsis et la bande-annonce annonçaient un film prometteur, le tout souffre d'un rythme beaucoup trop lent et le propos s'essouffle dès les vingt premières minutes. Le spectateur finit par subir le film sans avoir pu réellement exploiter le fond : malgré une bonne direction d'acteurs, on ne se prend pas au "Je".

Car tout reste superficiel chez Gondry, en surface, on fait semblant, on s'agite, les acteurs sont comme des pantins désarticulés, sans réelle consistance. Le but de la manœuvre était pourtant de montrer, dans un premier temps, un groupe (avec ses fortes têtes, ses boucs émissaires) et de filmer en huis clos son effritement progressif. Pour que, au fil des arrêts où chacun descend, l'étau se resserre, révélant les divergences, les failles et les travers, au fur et à mesure que la caméra -voulue "introspective"- se rapproche de ses sujets.

Et pourtant, rien.

On attend désespérément de découvrir le "Je" de chacun mais c'est le "We" du groupe qui plane et étouffe le film. Les scènes se succèdent, répétitives, et les tentatives de confessions ou de révélations ne convainquent pas.

Si le tout était de nous dire que les ados n'ont aucune personnalité et pratiquent l'humiliation collective pour se sentir exister, les clichés étaient déjà là, pas besoin de M.Gondry pour ça.