Le temps et rien d'autre...

Ça commence comme "Bienvenue à Gattaca", mais ça continue comme "The island". Comprendre : le concept est bon, mais après une exposition carrée, on bascule dans un film de course-poursuite de faible intérêt.
Dans le futur, le temps est devenu monnaie d'échange. Il y a une ségrégation sociale très marquée, avec des zones habitées par des individus plus ou moins pauvres (les compteurs de ces derniers dépassent rarement les quelques jours).

Andrew Niccol utilise son concept pour dénoncer le capitalisme à tous crins. Mais c'est finalement un peu naïf, et on est d'accord avec lui comme avec quelqu'un qui déclarerait "La guerre tue des gens". Alors oui, le capitalisme tel qu'il est pratiqué aujourd'hui engendre des riches toujours plus riches et plein de pauvre qui galèrent pour survivre. Mais encore ? Si les héros deviennent les Robins des Bois du système, pourquoi n'avoir pas mis en scène leur exploits avec plus de détails, pour se rapprocher du film de casse, un genre à lui seul ?
Le film souffre aussi de ses ressorts narratifs capilotractés : pourquoi le flic qui pourchasse les héros embarque-t-il aussi peu de temps avec lui ?

La cohérence des décors, la belle photo et la présence au casting d'Amanda Seyfried permettent de passer un moment agréable, mais la sensation d'une certaine frustration subsiste : avec les même moyens et un scénario plus travaillé, Time Out aurait pu (dû ?) être meilleur...