Time Out par Pierrick Boully

Nouveau film d’Andrew Niccol, Time Out est le premier film réalisé et scénarisé par ce-dernier avec une idée assez originale et d’actualité : chaque homme a une limite de temps à vivre, la monnaie courante est devenu du temps, le temps c’est de l’argent !

Le film prend place dans univers futuriste (2161) mais n’en rajoute pas, il n’y a pas de voitures volantes ni de chambre téléporteuse, juste des voitures aux bruitages un peu ridicules, c’est un des films futuristes/réalistes. Dans cet univers où tout le monde ignore son prochain, où c’est chacun pour son temps, prend place Will Salas, un héros plein de cœur et donc fatalement pauvre de temps. C’est une sorte de Robin des Bois du temps, il vole le temps des riches pour les distribuer aux pauvres ! Une intrigue assez intéressante mais qui manque de matière, car on a du mal à suivre son cheminement dès le début, on ne saura pas pourquoi Will change de zone de temps avant un petit moment, on sent que l’intrigue n’était pas construite dès le début : « Okay, il gagne beaucoup de temps et… il se fait recherché par la police du temps… et donc il change de zone de temps ! Oh ouais c’est bien ça… et après… oh ben tiens, il a un cœur chevaleresque, il a qu’à devenir comme Robin des Bois ! »
Il y a bien quelques trucs intéressants comme la « deuxième naissance » où le physique se fige (légèrement gâché par un montage de flashback répétitif) ou encore les bras de fer temporels, l’univers contre-utopique… Mais Time Out a aussi quelques passages trop sentimentaux comme quand Henry Hamilton fait une leçon de vie à Will avant de lui donner son temps, élément tout de même nécessaire dans l’intrigue. On a aussi doit à la scène cliché du héros qui renonce face à l’adversité, cliché certes mais la scène est courte et donc pas trop appuyée, c’aurait pu être pire ! L’histoire d’amour entre Sylvia Weis et Will est un peu trop rapide et prévisible, mais face à ces petits détails négatifs le film n’est pas non plus à chier, Andrew Niccol à fait beaucoup mieux (Lord of War), Time Out n’est qu’une petite erreur de parcours.
Le casting est dans l’ensemble juste, les acteurs ressemblent à leurs personnages, Justin Timberlake est ma foi un bon acteur, juste un peu ridicule quand il hurle en pleurant mais il ne plombe pas le film. Cilian Murphy lui joue un peu moins bien que d’habitude mais son rôle ne lui permet pas de sortir d’un visage d’argile, par contre Alex Pettyfer qui joue le rôle de Fortis, le méchant qui vole les pauvres, lui ne maitrise pas son rôle de Sheriff of Nottingham, c’est l’une des seules déceptions du film avec quelques dialogues chevaleresques du style : « Il ne donnait pas que du temps, il donnait de l’espoir. », cliché quand tu est parmi nous… La bande originale du film est intéressante, il y a biens quelques moments plus fort que d’autres mais l’ensemble est moyen, le temps sur l’avant-bras est à la fois original et bien fait.
Enfin les combats et courses-poursuites sont rapides mais ne sont de toute façon pas nécessaires, il suffisait juste de développer une course poursuite, ce qui a était fait.

Time Out est donc un film intéressant qui devient moins bien en comparaison des autres films d’Andrew Niccol, on attendait mieux de lui !


Pierrick Boully