Mémoires formatées

Bon, quand on va voir ce type de remake et que l'on découvre que Len Wiseman est à la réalisation, on sait à quoi s'attendre : un film d'action bruyant, explosif, avec des ralentis, des fusillades, des courses poursuites interminables, etc.

Bingo. "Total Recall : Mémoires Programmées" est un film estival par excellence ! Du formatage hollywoodien bon marché, basé sur une recette qui fait recette et qui permet au spectateur de se détendre dans une salle climatisée.

Pourtant, ce film est le fruit d'une adaptation d'une nouvelle de SF, signée K. Dick (qu'on ne présente plus). Verhoeven s'y était déjà essayé en 1990 en pariant sur Schwarzy dans le rôle de Doug. Douze ans plus tard, c'est Wiseman qui prend les manettes en pariant, cette fois-ci, sur Farrell.

A vrai dire, les deux films n'ont quasiment rien à voir l'un avec l'autre.
On retrouve la même base scénaristique, soit un individu en quête de son passé d'espion surentraîné. Mais dans la version 2012, Doug ne se rend pas sur Mars. Il l'évoque juste à travers un dialogue discret. Mais bon, si je ne m'abuse, la nouvelle de K. Dick ne faisait pas mention de la Planète Rouge dans son récit dramaturgique...
Mais c'est surtout dans la tonalité que les deux films diffèrent. La version de Verhoeven était à la fois sombre et déjantée, avec sa dose de séquences "cracras". Bref, le réalisateur peignait un univers de SF comme l'on peut se l'imaginer, quand on lit du K. Dick.
La version 2012 est beaucoup plus lisse, plus calibrée dans la tonalité. Il n'y a pas de sang, pas de sexe, pas d'êtres bizarroïdes (ah si, on a quand même droit à notre plan sur la nana à trois nibards !)... On se contente de livrer (avec précision et minutie) un monde métallique et chimique, à l'image de l'armée synthétique du Coohagen.

Mais bon, malgré son calibrage "blockbuster", "Total Recall : Mémoires Programmées" reste un produit hollywoodien honnête, avec une histoire qui se tient, des rebondissements de situations bien amenés et un jeu d'acteur général respectable (au fait, Kate Beckinsale, tu joues vraiment bien la garce, pour rester poli !).
Farrell endosse avec facilité le rôle de ce héros exploité et dépassé, tout en démontrant qu'il est taillé pour les films d'action !

Côté action justement, c'est un sans faute ! Wiseman nous l'avait déjà démontré avec l'excellent "Die Hard 4 : Retour En Enfer". Il le confirme ici. Toutes les scènes d'action (et il y en a !) sont dynamiques, rythmées, bien filmées, voire stylisées ! D'autant plus que ces dernières se construisent au sein d'un univers futuriste très convainquant, tant la modélisation des deux pôles urbains (avec ses habitations, ses véhicules, sa technologie, etc.) est bluffante !

Voilà. On est face à un bon film de divertissement, qui malgré ses scènes ultra "grosses" (mais bon, c'est de la SF...) et ses dialogues téléphonés (dédicace au personnage de Lori), nous fait passer un agréable moment.

Mission accomplie.