Total Recall fait partie des remakes démontrant magnifiquement le manque d’imagination globale sévissant à Hollywood. Ainsi, on prend un film culte des années 80, on garde la trame et le côté science-fiction, puis on ajoute une pincée de dialogues idiots, on se sépare de toute symbolique intéressante, on la remplace par… par ? Par rien en fait.
Au rang des autres éléments importants au cahier des charges, il nous faut : un acteur de série bankable, deux pépètes complètement interchangeables, une tête d’affiche reconnaissable, et un paquet de scènes d’action totalement sans enjeux.

La meilleure de toute étant certainement la scène de poursuite en voiture magnétique dans les rues de Londres qui dure 3 plombes. Situation simple, deux voitures (magnétiques certes, mais des voitures quand même) se suivent : derrière, la méchante. Devant, le gentil avec la gentille. Ils se sont retrouvés de manière complètement invraisemblable au début de la poursuite, mais on s’en fout on n’est pas à ça prêt… et là, c’est parti.
Ca va durer des heures, tout le monde s’en fout, il ne peut rien arriver : la méchante veut les tuer, ils viennent de se retrouver, il reste une heure de film… que peut-il donc se passer ? Rien… rien évidemment, même si c’est cousu de fil blanc que la nouvelle nénette est sa femme ou assimilé, le film ne nous l’a pas encore annoncé clairement. Qu’on comprenne bien. Parce qu’on est cons.

Et cet exemple est symptomatique de ce qui gangrène le cinéma de blockbuster, le spectateur est pris pour un con, les scènes se succèdent sans enjeux aucun, l’histoire qui pourrait éventuellement être intéressante est déjà vue et revue puisque le film est un remake…

Pour revenir au film, il se passe un phénomène extraordinaire : plus de 20 ans après l’original, les aliens ne font plus florès et ne doivent plus paraitre crédibles au costards-cravates qui décident de ce genre de projets mort-nés. Du coup, le tout est remplacé par une problématique bien crade et sans intérêt particulier, accompagné d’un truc complètement WTF : un train qui travers la terre par le noyau et qui fait le trajet en une quinzaine de minutes. Comment dire que ça ne ressemble à rien et que les ballades dans les entrailles de mars avaient vachement plus de sens et de gueule…

Bref, tout est à jeter, à part peut-être l’esthétique de certains passages, pas la partie des bas-fonds australiens qui sont une resucée de Blade Runner et de bien d’autres films de genre, mais plutôt Londres qui je dois l’avouer, dans l’architecture pour le moins est assez bien foutue avec ces mélanges de structures contemporaines de l’histoire et de vieux bâtiment de la capitale anglaise, sur des plateformes improbables.
CorwinD
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le 8 mai 2014

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