Primé à Cannes, film du mois de Studio Cinélive (oui, et bien chacun ses références hein...), Mathieu Amalric. Autant de points qui n'augurent que du bon.
Pour placer l'histoire, il s'agit d'un producteur exilé aux USA qui tente un come-back en France avec du New Burlesque. Qu'est-ce que le New Burlesque? Ce sont des femmes un peu charnues, tendance même bien rondes, toutes en formes, qui se déshabillent sur fond de sketches. Le tout est entrecoupé de passages dans des trains, tournée en France oblige. Un "train movie" comme diront certains.
Oui mais moi le New Burlesque, j'y suis assez insensible. Non pas que je sois macho et que des femmes qui font un spectacle pour les femmes et se rient de leur metteur en scène me gènent, c'est juste que ce n'est pas mon univers.
On pourrait facilement s'enfermer dans une belle masturbation intellectuelle rappelant combien les relations hommes-femmes sont complexes, chercher dans la noirceur de Mathieu Almaric l'inéluctabilité des mansuétudes de la vie, ce que n'ont pas hésité à faire les critiques de cinéma de haute couture... Mais moi, petit amateur de cinéma grand public, je n'ai rien vu de tout cela!
Ce film qui se voulait docu-fiction, les strip-teaseuses étant réellement les reines de leur art outre-atlantique, ne sonne pas juste. Les relations et réactions des protagonistes sont sans raisons et démesurées. Peut-être est-ce réellement la vie des critiques de cinéma, qui ont pour la plupart trouvé ce film juste et harmonieux, mais je ne m'y suis pas retrouvé, et n'y ai vu aucun relent de vérité. Enfin, ce film m'a difficilement arraché un sourire, un comble pour une film qui se veut être une comédie.
Je conseille ce film à tous ceux qui veulent pouvoir parler du dernier film français en vogue, primé à Cannes, je le déconseille à ceux qui cherche un cinéma qui nous raconte une histoire et nous transporte, à moins d'avoir un penchant pour le New Burlesque et ses femmes aux formes généreuses.
Le fossé est parfois grand entre le monde de Cannes et ma vision des films (d'autres fois non), mais c'est peut être ça aussi la richesse du cinéma.