Le seul atout du film est Eric Banna, qui est très juste dans la peau d'Hector mais bon il disparait en milieu de film et là c'est le drame: les enjeux retombent, le rythme devient encore plus mou, la narration encore moins fluide et le film finit de sombrer complètement.
Brad Pitt se croit dans un spot Loréal et singe Axl Rose pour faire Achille. Orlando Bloom plonge son regard vide dans celui, vide également, de Diane Kruger pour faire l'amoureux transis. A part ils sont à baffer mais ensemble ça donne envie de se crever les yeux, l'un des pire couple vu au cinéma depuis longtemps !
le film met en scène des batailles sans imaginations, remplies de bonshommes numériques se foutant sur la tronche dans de grands plan large aérien qui sont recyclés à l'infini. La bonne idée du truc est de ponctuer ces batailles molles par des duels entre différents figures mythologiques, ceux-ci sont plutôt réussis (comme celui opposant Achile à Hector notamment) et réussissent à casser la monotonie de l'ensemble.
Hélas ils sont de courte durée et s'ils sont sympathiques ils ne dépasse que trop rarement ce stade faute à une mise en image inspirées.
Filmer des héros de la mythologie grecque sans jamais faire l'effort de souligner leur aura, il fallait quand même le faire.
Cela nous amène au second point réussi (mais là encore décevant) du film à savoir le traitement des aspects mythologiques du récit d'Homère.
En effet les dieux prennent une place importante dans la vie des grecques et le film s'emploie à traiter cela par le biais naturaliste, en confrontant le mythe avec le déroulement réel. Pourquoi pas.
Cependant cette bonne volonté s'écroule dés lors que le scénario hésite dans l'axe à choisir.
En effet le début du film plaide pour une existence réelle des dieux puis le reste du film nous les décrit comme des inventions utiles pour le moral de tous et les stratégies militaires. A l'image de l'invincibilité d'Achille traitée comme un prétexte à faire peur à ses adversaires. Alors ils existent ou pas ? Il influent sur la bataille ou pas ? Ces personnages sont ils des marionnettes des dieux ou bien des hommes croyant à un dogme ?
Aucune réponse ne sera apportée laissant certaines parties du récit dans le flou artistique pas si artistique que ça.
L'approche naturaliste à aussi le don de détruire tout le subterfuge du cheval de Troie. En effet si les dieux n'ont pas d'importance pourquoi accepté le Cheval ? Pourquoi personne ne se pose la question ? Pourquoi le premier réflexe est il de le faire entrer dans la cité au lieu de vérifier e que c'est ?
Si, comme dans le récit original, ils avaient était motivés par leur peur/respect des dieux et de leur offrandes il y avait là une raison toute trouvée. Mais le film s'évertue à explorer une voie "athée" et ne cherche même pas à justifier certains comportement qui deviennent alors absurdes.
De Troie reste il ne reste plus qu'un excellent acteur qui fait ce qu'il peut dans un casting médiocre et une bonne idée traitée n'importe comment. Un pur film de commande plat et sans inspirations qui essaye de surfer, en vain, sur la vague des "film d'hommes viriles en jupette et gros" relancée par Gladiator et sacralisée par le Seigneur des Anneaux (même s'ils n'ont pas vraiment de jupettes).