My Little Pony : Friendship is magic

Troie fait partie de cette catégorie de bobine malheureusement trop représentée en ce bas monde : les films de poneys.
Pourquoi pas les films de bateaux, un film historique ou une version dévoyée des films de gladiateurs ? Et bien ma foi pour une raison évidente : sa cible.
Que les choses soient claires, les films contenant des poneys ne sont pas nécessairement des films de poneys. Le Robin des Bois de Ridley Scott, de sinistre mémoire, contient une scène avec des poneys. Des poneys qui chargent l’armée du roi de France.
Avec des enfants des bois dessus.

Si si.

Et bien ce film n’est pas un film de poneys. A l’opposé, Troie, qui contient finalement peu de poneys à la minute (on me souffle aucun dans l’oreillette), est constitutif du film de poneys.
Mais me direz-vous, quelle est donc la définition de cette catégorie cinématographique ? C’est simple mes bons amis : la cible.
J’ai bien dit la cible. Des chevaux, des acteurs beaux comme des dieux grecs, rasés de près même quand ils ont la barbe… vous avez trouvé ? Et oui, Troie prend sa place dignement au fronton de l’adolescence féminine entre un poster des One Direction et une affiche de Canasson magazine.

Parce qu’on ne me fera pas croire que l’intérêt du film peut se situer ailleurs. C’est filmé épais, c’est joué épais, c’est musiqué épais, c’est décoré épais, c’est scénarisé épais…
Alors on pourra toujours me vendre le parti pris quasi auteuriste du film (si si vous allez voir) : Filmer un bout de l’Iliade en en faisant un film historique.
Et je dis, pourquoi pas ! Mais un tel parti pris nécessite des modifications extrêmement profondes dans l’histoire, vu qu’en gros l’Iliade c’est un peu les conflits de la guerre froide : des dieux qui se mettent sur la tronche par mortels interposés.
Du coup, comme souvent avec ces chers plumitifs d’Hollywood, ça devient rapidement n’importe quoi. Les motivations des personnages disparaissent pour laisser place à un seul axe : laisser une trace dans la postérité…
L’explication de tout ce merdier, du siège, des milliers de morts, c’est que les grecs veulent laisser leur nom dans l’histoire…

Formidable.

C’est tellement con que je me demande si ça vaut le coup de s’y attarder.
Comme vous insistez on y va : Tu transformes un mythe en récit pseudo historique, donc tu essaies de te mettre au niveau des enjeux de l’époque j’imagine. Ca veut dire plusieurs éléments à prendre en compte :
-Troie devait être une bourgade de 3 pélos à l’époque, et leurs putains de murs devaient faire à peine 2m de haut
-Les grecs ont du attaquer avec 3 ou 4 barques
-Achille devait faire 1m65
-Agamemnon, Roi et unificateur de la Grèce… n’importe quoi… c’est quoi cette manie chez nos amis d’outre atlantique de tout vouloir unifier…
-Le concept même d’histoire et de postérité devait moyennement être dans la tête des combattants de cette guerre (on est au IIe millénaire avant JC quand même)
-Enfin, l’existence même de cette guerre est plus que remise en cause.

Du coup une question me taraude : Pourquoi s’emmerder à rendre « réaliste » cette histoire et supprimer les interventions divines, dans la mesure où l’intérêt ne peut se trouver que dans le mythe ?
Nous n’aurons malheureusement pas la réponse à cette question, et je crains que les scénaristes et les costards cravates responsables de cette daube ne l’aient pas non plus.
Du coup que reste-t-il ?

Et bien des personnages idiots, une musique avec des chœurs, et des potiches. Plein de potiches.
Brad Pitt ? Potiche. Orlando Bloom ? Potiche. Diane Kruger ? Potiche. La liste est longue mais on va s’arrêter là.
Il reste donc un film de poneys, rempli d’un Brad Pitt bodybuildé et ridicule, bon à être filé en cadeau avec un numéro de Jeune&Jolie.
CorwinD
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le 7 mai 2014

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CorwinD

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