Carpenter aime le western, ça, on le sait. Il aime aussi les gueules et là, il en a pour son argent. James Woods en tête, le cortège qui le précède est bien attifé. Et puis, il y a des vampires et du désert. Mais le clou, ce sont les discussions sévèrement burnées, qui te giflent les testicules, qui te piquent comme une barbe rêche ou point d'en servir de grattoir à une armée d'allumettes. Des répliques de mec. Mais bon sang, avec autant de bons points dans son camp, comment cela se fait que ce film n'ait pas pris, avec moi ?

J'ai ma petite idée, en fait. Déjà, sévèrement burné, James Woods, ça, il l'est. Des lignes de dialogue décapantes en permanence, une nonchalance à l'épreuve des crocs, oh oui, James Woods est l'incarnation de la masculinité magnifiée. Et pourtant, le personnage (attention, pas l'acteur, Woods, c'est Woods, un vétéran qui sait jouer !), le personnage ne m'a pas plu. Je sais, l'outrance de la misogynie que dégage chaque plan où il s'adresse à une femme relève de la parodie la plus assumée, mais je n'ai pas réussi à me piquer de sympathie pour ce type, pas plus que pour son compagnon, le brave Baldwin du cru. Autant le personnage de Kurt Russell dans the Thing, il commençait bravement comme un parfait crétin, mais le personnage s'affinait à force de claquasses dans la tronche et finissait par devenir sympathique. Là, James Woods, pas moyen. Il reste d'une constance incroyable tout le long du film : l'archétype du cowboy jusqu'au-boutiste, adapté à nos contrées modernes, je vois bien l'idée, mais bizarrement, sans que je sache comment l'expliquer davantage, j'ai pas réussi à y adhérer, cette fois.

Et puis, autre détail troublant, autant Carpenter a une maîtrise du carton-pâte qui me plaît (et est parvenu à me faire aimer les effet spéciaux de The Thing malgré la date du film), autant, ici, ça m'a semblé bravement moins intéressant.

En fait, je tourne autour du pot, mais je pense que le souci est tout autre : j'aime Carpenter quand il arpente (oh oh) son propre univers, qu'il fait les choses à sa manière, qu'il rende hommage ou qu'il nous enfonce dans ses propres délires. Eh ben Vampires, la chasse au suceur de sang façon revival farwest, j'ai l'impression qu'il est pas dans son élément. Repiquer des éléments du western, c'est une chose, axer l'entièreté de son film dessus, c'en est une autre...

Au final, cinq, c'est une note moyenne, mais cela représente cette impression de flottement que j'ai eu à la fin du film. Ce n'est pas mauvais, loin s'en faut. Mais c'est loin d'être mon Carpenter préféré (position occupée par The Thing - vous l'aurez compris - et l'Antre de la Folie !). Et pis, les Vampires ne brillent même pas au soleil, dans ce film. C'te honte...
0eil
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le 27 août 2011

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