Mars et ça repart. Ou pas.

Comme probablement tous les gens qui se sont rués dans les salles obscures pour voir ce film, j'étais une addict de la série. Du genre à hurler au scandale quand la saison 3 s'est brutalement achevée sans vraie fin, et à trépigner à l'annonce d'un épilogue sur grand écran.
De grandes espérances entrainant une déception du même gabarit, comme de bien entendu.

Parce que c'est tout sauf un épilogue.
On dirait un spin of, version 1h50, qui tenterait de faire fonctionner les codes qui rendaient la série si palpitante. Oui mais voilà, on n'a pas 24 épisodes. Le suspens est donc aussi improbable que les implants mammaires de Kristen Bell. Les gens "louches" sont repérables à des kilomètres. Les raccourcis pour que notre héroïne dénoue le mystère ne sont pas sans rappeler les téléfilms d'après-midi de M6. Ne cherchez pas le twist de dernière minute si chère à la série : il n'y en pas.

Alors il y a quelques jolis moments, comme l'amorce du générique "We used to be friends" en version acoustique par un chanteur de rue, quelques clins d'oeil et répliques qui fonctionnent, l'apparition de James Franco...

Mais tant de déceptions à côté... Les personnages principaux en particulier. Logan Echolls a désormais une tête de grand niais ayant pris un sacré coup de vieux, Veronica Mars est passée d'une espiègle ado à une pure bêcheuse trentenaire et l'articulation douteuse du scénar pour faire ressurgir tout le casting plombe, et l'enthousiasme de les revoir, et l'intrigue. Tina Majorino sort du lot, plus belle et sexy dans le film, avec son look Miley Cyrus (sans marteau à lécher).

En terme de crédibilité, aussi : personne ne trouve curieux que le taux de mortalité des jeunes de cette ville soit aussi élevée ? Je veux dire, depuis le début, la Miss Mars, elle en a vu défiler des cadavres de gens de son âge... Il faut dire que dès son retour, les gens commencent à s'entretuer plus vite que les héros de "Game of Throne".
Est-ce que ça commence pas à faire beaucoup, d'avoir zigouillé la moitié du casting ?

Et bien sûr, la question que tout le monde se posait... enfin, les fans de sexe féminin... Qui Veronica va t'elle choisir ? Qui est son grand amour ? Là aussi, la crédibilité narrative en prend un coup. Rien n'a aucun sens. Ni le début, ni la fin, ni mon absence de style pour faire part de cette abération sans spoiler les trois personnes qui liront cet article.

L'ultime désagrément, c'est que tout le film se monte comme ... mais oui, le début d'une saga. Avec des questions laissées en suspens, et la voix off de Veronica qui conclut le film par un "si on fait assez de fric avec ce volet, rendez-vous au printemps 2015". Bon, elle ne le dit pas, mais je l'ai entendu.