Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

Cette critique aurait bien pu ne jamais être écrite, si je m’étais arrêté à la première demi-heure de Wall-E, sûrement la meilleure que la compagnie de Monsieur Jobs ait jamais produite.

Mais il faut en finir avec le mythe Pixar, sa prétendue infaillibilité (Pixar never fails, avait titré Newsweek), ses films toujours meilleurs, sa technologie photoréaliste toujours plus pointue.

La réalité est que Pixar voulait détruire Disney, et elle y est arrivé : Pixar a tué… le dessin animé 2D. Mais en fait, Pixar est devenu Disney. Sa production annuelle, ses thèmes ultra consensuels et conservateurs, ses scenarios photocopiés : Disney avait trouvé son élève, et il avait dépassé le Maitre.

Car c’est quoi un film Pixar : c’est l’histoire d’un garçon un peu star (Jouet star, Voiture star, Robot star) qui rencontre une fille et, confrontés à l’amour, et aux valeurs revigorantes de la campagne (pure, comme chacun sait, face à la ville corrompue), trouve la rédemption tant attendue.

Ce qui était magique dans Toy Story et dans Mille et Une Pattes, cette inventivité de scénario, ces préoccupations à deux niveaux (parents/enfants), tout cela est devenu un moule dans lequel les businessmen de Pixar injectent un peu de plastique neuf pour vendre un nouveau film, de nouveaux jouets, de nouveaux Happy Meal chez McDo.

Apres le gerbant Cars, j’ai boycotté. Mais l’opportunité a fait que j’ai pu regarder Wall-E, le fameux « dernier chef d’œuvre de Pixar » Évidemment, il y a cette première demi-heure, apocalyptique, géniale, dans un New-York rouillé (la méchante ville, encore), envahie sous les déchets. Et une merveille de petit personnage, Wall-E, le petit robot compacteur. Une demi-heure qui réinvente le cinéma puisque entièrement muette : champ. Contre champ. Effets de profondeur. Pause. Accélération. On peut raconter beaucoup de choses sans dire un mot.

Mais voila, au bout de 30 minutes, ca recommence : Wall-E rencontre une fille, EVE, cette fois-ci plutôt dominatrice, et le film part en couilles : courses poursuites effrénés, allusions foireuses à 2001 (désolé, ca ne suffit pas) et bagarres diverses et variées… Un rythme d’enfer pour une histoire zéro. Wall-E, censément héros du film, disparaît au profit des 700 autres protagonistes, et revient faire cinq minutes de figuration à la fin (et, incroyable mais vrai, il est pas mort, il est blessé seulement)…

Il restera le message écologique étonnant, incroyablement anti-américain (ou le début d’une prise de conscience, enfin ?) : nous sommes trop gros, nous consommons trop, nous gâchons l’eau dans des piscines que nous n’utilisons pas, nous ne faisons plus rien de nos dix doigts et nous gâchons notre intelligence devant la télé et les jeux vidéos.

Ça pique les yeux… mais ça justifie de regarder ces trente premières minutes…
ludovico
4
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le 21 avr. 2013

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