De la comédie pure à la Woody Allen et des dialogues incisifs au cynisme jubilatoire: les angoisses existentielles d'un septuagénaire génial, mais bourré de défauts, tiens tiens, ça nous rappelle quelqu'un bien sûr, car Boris Yelnikoff / Larry David est le clone parfait de Woody lequel résume ainsi son film :

" Il parle de la difficulté de toute relation, de ces grandes décisions auxquelles nous sommes confrontés et auxquelles on donne parfois des réponses non conventionnelles mais qui sont ok dès lors qu'elles nous rendent heureux et qu'on ne blesse personne. C'est le sens du titre, Whatever Works : « Tant que ça marche... »

Alors on craint un peu au début, d'assister à un film assommant et bavard, où le héros prend le public à témoin, en proie à une logorrhée irrépressible, mais assez vite le charme agit, et c'est avec les yeux de la ravissante idiote jouée avec talent et fraîcheur par Evan Rachel Wood, jeune fugueuse en galère, que nous regardons notre vieux grincheux misanthrope et allergique à la nature humaine, lui qui a tout raté : mariage, prix Nobel et même suicide !

Du moment que ça marche nous dit-il, et ça fonctionne!
Ce couple improbable que tout séparait et qui n'attendait rien l'un de l'autre, cette mère qui va se découvrir outre un talent artistique, un anti-conformisme sexuel qui la révèle à elle-même : Patricia Clarkson éblouissante dans le rôle, sans jamais oublier le facteur chance !
Bref, après Vicky Cristina Barcelona, une quasi réussite, et un retour aux sources dans la grande tradition Allenienne.

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le 15 avr. 2012

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Aurea

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