Wrong way ? Not so sure, just wait for it...
On pouvait s'y attendre, encore un film bizarre, absurde et surréaliste. Après Rubber, ce film inattendu dans lequel on se découvre de l'empathie pour un pneu (si, si, pendant les 45 premières minutes, ça marche vraiment, c'est assez incroyable !), Quentin Dupieux réitère une expérimentation cinématographique.
Pour la faire courte, disons que c'est vraiment décalé et absurde, à tel point que l'accès en devient vraiment difficile, et que le scénario a vraiment l'air débile et inutile au possible. Seulement voilà, les acteurs sont assez bons (Eric Judor en VO, c'est que du bonheur...), surtout l'acteur principal, et par dessus tout, quelle photographie mes aïeux ! C'est beau, vraiment très beau, travaillé, net, les mises au point sont calculées au milimètre, bref, c'est chouette. Et c'est malin, car c'est grâce à l'esthétique qu'on tient jusqu'au bout, et là tout s'enchaîne : la magie fonctionne. On sort de la salle, on se dit que ce n'était vraiment pas top malgré la qualité des images, on sort du cinéma, on allume une cigarette sur le trottoir, et on ne sait plus où on habite. Les gens sont-ils bizarres ou est-ce nous qui avons perdu le sens des réalités ? Est-ce normal ou décalé de regarder sa cigarette se consumer ? Mes chaussures ont vraiment l'air bizarre vues en contre-plongée... Même les perspectives naturelles deviennent suspectes, on en aurait presque le tournis. Et tout est à l'avenant, que du bonheur. Pour ça, je dis respect, je ne m'y attendais pas, mais ça a marché. Bravo Quentin, tu m'as mis le cerveau en vrac, et c'est fort agréable.
Pour ça, je mets un 6. Et pour la beauté de la photographie aussi, bien sûr.