La saga X-Men est devenu un beau bordel scénaristique ses dernières années, multipliant les incohérences entre les épisodes et ayant des films de qualité variables allant du très bon ( First Class ) au correct ( X-Men 1 et 2 ainsi que The Wolverine ) tout en passant par le raté ( X-Men 3 et Origins Wolverine ). Mais lors de ses deux derniers films, la saga a fait preuve de plus d'ambition notamment avec le reboot/prequel entrepris par Bryan Singer sous la direction du talentueux Matthew Vaughn qui aurait pu permettre de faire table rase sur toutes les incohérences de la saga si le chemin entrepris avait été suivi. Mais voilà Bryan Singer ne voulant pas faire une croix sur tout ce qu'il a entrepris a décidé de lié l'ancien stroryline à la nouvelle en exploitant de façon judicieuse le comics Days of Future Past. Grâce à ça le film va permettre d'éradiquer une bonne partie de toutes les incohérences obtenus jusqu'ici mais soyons franc il ne les éradiquera pas toutes et il en créera même une ou deux ( mais bon ce sont de petites incohérences qui n'ont pas vraiment d'impacts sur l'ensemble ) pourtant cela n’empêchera en rien d'apprécier le film pour ce qu'il est, un excellent divertissement. D'ailleurs il tranche radicalement avec ce que fait la concurrence car au lieu de ce focalisé entièrement sur l'avenir et de délaissé le produit actuel, il va judicieusement ouvrir des portes pour la suite tout en proposant une intrigue solide qui propose des enjeux forts ainsi qu'une conclusion à son histoire. Le film se suffit amplement à lui-même est n'a pas besoin de suite pour s'apprécier pleinement car l'annonce du prochain film n'est finalement que la cerise sur le gâteau. C'est donc relativement plaisant de voir un passionné qui ce donne à fond pour son film et qui propose un scénario bien ficelé, intelligent dans les thèmes qu'il aborde comme l'exclusion et la différence, le thème central de la saga que n'exploitait que très peu First Class au final et qui pousse à la réflexion. Car le film va livrer un message tout en liant l'ensemble à la grande Histoire chose que First Class ne faisait pas car même si il liait son intrigue à la grande Histoire, il ne le faisait que pour offrir à son film un contexte et non délivré de message. Il y aura donc un parallèle fait entre ce film avec le premier X-Men par ça scène d'ouverture, qui lie le passé et le futur en représentant les mutants parqué dans des camps de concentrations ce qui renvoi indéniablement au nazisme. Et le message n'en sera que plus clair et humaniste car si on veut éviter de perpétuellement refaire les erreurs du passé, il faut parfois savoir pardonner et vivre ensemble malgré nous différences en ne voyant que ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous éloigne. Le propos du film n'est donc pas vain et il sera radical dans ses visions désespéré et noir du futur car même si celui-ci n'est peu exploité au final, il faut reconnaître qu'il est très brutal pour ce genre de production ce qui montre une vraie volonté à prendre des risques. Sinon le scénario est accrocheur, parfois drôle sans pour autant tombé dans l'abondance et le lourdingue, souvent poignant car il fait la part belle aux personnages, notamment le parcours psychologique de Xavier qui se montre touchant donnant une nouvelle facette au personnage. D'ailleurs le film à la bonne idée de ne pas être centré sur Logan comme les autres films de la franchise et de privilégié le quatuor formé par Xavier, Magnéto, Mystique et Logan ce qui permet d'avoir un noyau émotionnel solide et qui ne se disperse pas mais le véritable personnage central restera Charles Xavier. Car First Class ce concentrait sur la naissance de Magnéto et ici on assiste à la naissance du Professeur X avec un très beau passage de relais entre la version jeune et la version âgé dans une des scènes les plus touchantes du film ainsi que par le retour de la voix off ( Stewart au début, McAvoy à la fin ). Pour le casting on à vraiment du lourd même si ceux du futur ne sont pas plus exploité que ça c'est vraiment un plaisir de les revoir surtout qu'ils sont tous bons ( et oui même Omar Sy ), tandis que pour le passé Nicholas Hoult peine toujours à convaincre mais pour contrebalancé Jennifer Lawrence est beaucoup plus à l'aise que dans First Class, Peter Dinklage est toujours aussi bon comme Michael Fassbender, un poil moins bon que dans First Class car plus mis en retrait mais il est parfait en Magnéto, et Hugh Jackman toujours aussi charismatique et bestial en Wolverine. Néanmoins le vraie grosse performance du film vient de James McAvoy, il est comme à son habitude prodigieux maîtrisant une palette d'émotions impressionnante, il est souvent émouvant parfois drôle et toujours saisissant, clairement un des acteurs les plus talentueux de sa génération et un de mes préférés. Pour la réalisation Bryan Singer est de retour et sa ce sent, retrouvant John Ottman qui compose un score inspiré qui réutilise le thème brillant de X-Men 2, ainsi qu'une structure rappelant les premiers films l'ensemble sent bon la nostalgie. De plus sa mise en scène est inspiré et ingénieuse parfois même inventive notamment dans la scène de l'évasion du Pentagone qui exploite de façon judicieuse le personnage de Quicksilver pour une des scènes les plus virtuoses et marquantes de la saga ainsi que dans l'utilisation brillante des pouvoirs de Blink dans le futur. On ressent de l'épique dans des scènes d'actions tonitruantes mais il ne délaisse jamais ses personnages sur l'autel de la surenchère ce qui donne de l’authenticité au film et on s'y attache beaucoup plus que dans d'autres productions du genre. Au final X-Men Days of Future Past est un excellent film, il ne peut pas prétendre à être un chef d'oeuvre en raison des incohérences propres à la saga mais il fait de son mieux et surpasse les espérances en ayant une vraie patte artistique, on ressent la passion de son cinéaste dans chacun de ses plans ce qui le rend attachant et précieux, et plus que de pouvoir ce vanter d’être le meilleur film X-Men, il peut aussi se vanter de faire partie des films de super-héros les plus abouti de ses 15 dernières années.