Si cette comédie n’est pas la plus célèbre de Jim Carrey, il y a sans doute une raison. Et non, il n’entre pas dans la catégorie des films injustement méconnus. Jim Carrey joue Carl Allen, un petit banquier récemment divorcé, un peu déprimé. Ce qui sera un soulagement chez certains et une déception chez d’autres : Vu les habitudes de Jim, le personnage de Carl reste relativement sobre, il y a moins de moments de gros cabotinage, pas de grosse folie dans ce film, plus de la folie douce. Il découvre une philosophie de vivre où l’on dit « oui » à tout.
Cela le place tout d’abord dans des situations pas évidentes, mais, ô surprise, lui permet de rencontrer Allison (sa copine à lui) une musicienne dynamique qui brille par sa spontanéité et sa propension à ne s'étonner de rien. Son personnage est à la fois sympa et à la fois gavant pour ces raisons. Tant que j’en suis à parler de personnages, concernant les potes de Carl, qui ont une certaine importance dans le film, seul Norman à une chance de faire rire, les autres font tapisserie.
Selon l’exigence du spectateur, certains trouveront le film vraiment trop faible, d’autres y verront une bonne occasion de se détendre durant 1h30. Mais le bat blesse quand on se dit que personne qui s’y attarde vraiment ne pourra considérer le film comme la meilleure comédie de Jim Carrey. Il souffre simplement d’un manque d’ambition, d’un message simpliste et d’un manque de gags. Je ne dis pas qu’on ne peut pas l’apprécier, mais il n’est vraiment pas marquant comme Bruce tout-puissant, Le disjoncté ou Menteur-Menteur. Or, même si l’on n’aime pas ces films, il me semble difficile de les oublier.
Certes, bien que rarement hilarantes, il reste des bonnes scènes. A force d’accepter tout et n’importe quoi, si on ne tombe pas dans certaines situations un peu dingues, c’est que le film est totalement foiré. Et là on a Carl qui accepte des soirées à thèmes, qui accepte de coucher avec sa vieille voisine en plein manque, qui accepte les demandes de financement des clients de sa banque qui soumettent les trucs les plus improbables… bien entendu je vous en passe plein. Seulement j’insiste, pas évident de trouver une scène d’anthologie là-dedans.
Parlons de l’intrigue maintenant, car dans les grandes lignes, elle est vraiment évidente et prévisible. Prévisible car bien que le côté surnaturel soit mis de côté, le schéma du film est finalement le même que dans Bruce tout-puissant. Comme Bruce avec ses pouvoirs, Carl avec son programme c'est :
1/ Incrédulité
2/ Griserie
3/ Fatigue
4/ Crise
5/ Fin moralisatrice
Dans les deux cas il faut même un accident pour que tout se règle. La fin ne se démarque pas assez d'une comédie romantique traditionnelle avec des dialogues à peines meilleurs que des mièvreries genre « Love is nice ». (Le premier à trouver la référence gagnera... toute mon estime) Bref.
Un film que Jim Carrey porte à bout de bras, il semble évident qu’un acteur inconnu ou moins réputé pour ses talents comiques aurait assuré un flop financier. Malgré son concept il ne brille pas par une originalité débordante, n'est pas à se décrocher la mâchoire de rire, et a divers passages un peu trop clichés. On ne dépassera pas le « sympathique ». Typiquement le film à voir une fois ou deux tout au plus.