Imaginez un immeuble. Supposez qu'en témoin invisible on puisse passer d'appartement en appartement. Il est 21h, mettons. Dans tel logement, des gens font une petite fête pour célébrer quelque chose. Ça cause, ça boit, ça rigole gentiment, bonne ambiance. Dans l'appartement d'à côté, une vieille dame seule s'ennuie un peu en caressant son chat devant une émission télé quelconque. Dans un autre appartement, un couple d'amoureux s'envoie en l'air. Dans un autre encore, une maman reçoit un coup de téléphone de la police pour lui dire que son gamin est mort dans un accident de voiture. À l'étage du dessus, un type s'éclate à danser tout seul devant son miroir, et à l'étage du dessous, un autre tabasse sa femme et ses gosses.
Bref, la vie. La vie où la joie, l'ennui, la normalité, la souffrance et l'horreur se côtoient en permanence.
Sur le fond, ce film ne nous montre rien d'autre que ça. On est témoin de l'ordinaire d'une famille allemande pendant la guerre, en sachant qu'à côté se joue l'enfer d'un camp d'extermination. Enlevons ce dernier élément et il ne reste qu'une histoire parfaitement chiante dont personne n'a rien à cirer.
Ce film joue sur le contraste outré entre normalité et abomination. Il nous montre l'absurdité ordinaire de la vie. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore remarqué. Apparemment, il y en a...