Deadly Premonition, deux visages
Les premières minutes interrogent. Un accident de voiture, de la tôle froissée, un rêve – ou peut-être pas – et ces jumeaux, à nouveau. Francis York Morgan, l'agent du FBI qui a été envoyé résoudre l'affaire, semble être un personnage peu banal. Ces premières minutes, c'est aussi l'occasion de découvrir le système de jeu, d'entrevoir l'horreur des déplacements, mais surtout – déjà – de se retrouver en contact avec l'ennemi récurrent du jeu, ces manifestations surnaturelles : des incarnations humanoïdes, résistantes au balle, que le jeu ne prend même pas la peine de nommer. Sitôt arrivé à destination, York, l'homme de la ville, se heurt à l'incompréhension de ses confrères plus ruraux ; à celle du Shérif, tout particulièrement. Contre toute attente le jeu nous dévoile des personnages à la hauteur, et en tout cas suffisamment captivants pour qu'on s'aventure plus en avant dans le jeu.
(...) Au milieu des titres plus ambitieux et costard-cravate, le titre paraît dix ans, débardeur et survêtement. Un peu débraillé, un peu dépassé, Deadly Premonition n'en demeure pas moins une jolie curiosité. On lui prêterait presque l'audace d'aller à contrepied des standards actuels. Bien sûr, on pourrait, lui balancer au visage ses vieilles mécaniques et ses graphismes simplistes. Mais ils constituent un ensemble, parfois confus, et pourtant indissociable du titre. Deadly Premonition, c'est l'humilité d'aller au delà des apparences, d'accepter qu'un jeu puisse être autre chose qu'une belle gueule et un gros budget ; un jeu modeste qui, le temps d'une énigme, étonne, et parfois captive, à notre plus grande surprise.
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