Je parle ici de la Megaton Edition, qui regroupe le Duke Nukem 3D original et quelques extensions. Le tout avec des graphismes "liftés", comprendre que ça piquera toujours les yeux des plus sensibles mais que c'est un peu plus propre et plus fluide pour ceux qui supportent des graphismes d'époque. C'est mon cas et les graphismes ne m'ont absolument pas dérangé, alors que j'y ai joué pour la 1ère fois cette année. Mon avis ne contient donc aucune trace de nostalgie, juste un peu de tolérance pour la partie technique. C'est d'ailleurs bien la seule partie du jeu qui ait mal vieilli (mais pas tant que ça).
On incarne un bon gros anti-héro stéroïdé comme on les aime, de ceux qui arrivent à devenir classe par leur beauferie magnifique. Le monde est envahi par les aliens ? OK il va leur botter le cul, mais c'est bien parce que ces andouilles ont eu l'idée stupide de vouloir enlever toutes les (belles) femmes du monde. Il en profitera au passage pour balancer des vannes régulièrement, à soulager sa vessie aux toilettes (ça rend des PV) et à satisfaire son ego en toutes circonstances. Un cinglé merveilleusement bourrin qui va massacrer des aliens à la pelle dans des niveaux bourrés d'humour ou d'éléments qui désacralisent le héro. Le tout garanti sans cinématiques impromptues, on n'interrompt pas nos parties avec des futilités.
A héro bourrin, gameplay bourrin : pas de système de couverture, on mitraille et on esquive en courant partout et en sautant, façon Tomb Raider (les 1ers) mais en beaucoup plus rapide et nerveux. Il n'y avait pas de système de récupération automatique des points de vie à l'époque, à la place on cherchait des medikits. Cela rend inutile l'idée de se planquer un temps avant de retenter. Ici tout va à 100 à l'heure et ça marche très bien, c'est franchement fun sans être simpliste. Faut quand même faire gaffe aux ennemis en surnombre et aux tireurs au lance-roquette, on a besoin d'économiser ses PV. Le jeu nous offre d'ailleurs une belle palette d'armes délirantes pour faire mumuse. Rétrécir les ennemis pour ensuite les écraser d'un coup de botte c'est cool. Comme on peut garder toutes nos armes avec nous, pas de dilemme.
Ce qui est assez impressionnant avec ce jeu, c'est son level-design. Les niveaux sont grands, ils sont blindés de passages secrets et de raccourcis et ils sont très motivants. On les parcourt vite, ils contiennent beaucoup de détails et sont variés dans leur agencement. C'est un bon point qui se fait de plus en plus rares de nos jours, là on se moque éperdument du réalisme pourvu que ce soit bien. Et là c'est vraiment très bien, ce doit être un régal à speed-runner. Comme si ça ne suffisait pas, le jeu s’octroie le luxe d'être raisonnablement long pour le genre alors qu'il va droit au but.
Place maintenant aux quelques défauts du jeu. Déjà il faut accepter les aller-retours pour récupérer des cartes et se rendre aux portes de même couleur que l'on peut déverrouiller. Pour l'instant ce n'est pas gênant. Plus agaçant, on a parfois quelques énigmes à base d'interrupteurs que l'on doit actionner selon une certaine combinaison que l'on doit trouver au pif. On se contente de tester toutes les combinaisons jusqu'à ce que ça marche. C'est pas fun, ça casse le rythme et ça ne colle pas du tout avec Duke Nukem. C'est un problème qui reste ponctuel, donc on peut passer outre. Enfin les extensions ont beau être sympas, leur level-design a tendance à être trop alambiqué. Le chemin devient un peu trop bien planqué, on finit par se casser la tête pour pas grand chose. Généralement c'est parce que le niveau est tellement grand qu'on ne sait plus où aller, ou bien parce qu'il y a un minuscule bout de mur qu'on peux exploser ou encore parce qu'il y a un tout petit bouton à actionner. Dommage car ces extensions contiennent de grands moments, comme le niveau dans le Duke Burger.
Duke Nukem 3D n'a pas volé sa réputation. Aujourd'hui encore il reste très très bon, et ça c'est la marque des grands. Il est un peu brut de décoffrage mais il va direct à l'essentiel comme un bon uppercut de Duke.
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