"Je suppose qu'un passage secret serait trop vous demander."
La première fois que j'y ai joué, j'avais huit ans. Je croyais même que les capotes étaient des bonbons (les emballages avaient de jolies couleurs). J'en conclus donc que mes parents n'étaient pas aussi vigilants sur les jeux auxquels moi et ma fratrie jouions qu'ils auraient aimé l'être. Ou alors j'y jouais en cachette, je me souviens plus. C'est fort possible. Ceci étant dit, je ne regrette pas les traumatismes que cette petite merveille m'a sans nul doute infligée, car le fait d'avoir joué à Fallout 2 à sa sortie comme moi et mes joyeux confrères, est indubitablement une chance aujourd'hui.
Car Fallout 2, c'est le jeu où tu peux crever comme une merde dès les deux premières minutes du jeu si tu fais pas gaffe (ou si tu n'as pas lu l'indispensable manuel avec les mémoires de l'Ancêtre de l'Abri... qui chez moi ÉTAIT UNE FILLE... boudiou de canon). C'est le jeu où tu passeras dix minutes au bas mot sur une putain de porte verrouillée ou à patiemment détecter tous les pièges du temple des épreuves et les désactiver un à un. C'est aussi des graphismes à l'heure actuelle considérés comme hideux mais qui revêtent pour moi un charme rétro que j'attribue sans hésitation à ma nostalgie. C'est un bon, un gros RPG. Peut-être le meilleur.
Vis-à-vis du premier, certaines améliorations mineures facilitent quand même grandement l'interface (du genre... pour compter son argent en faisant du troc, ou la disparition du "Tell me about", qui valait certes le détour ne serait-ce que pour la réponse de Harold quand tu lui demandes de te parler du "Maître", mais pas très utile en général). La compétence Corps-à-corps est aussi bien améliorée avec une distinction entre coups de poing et de pied. Bref. En un an, ça a innové un brin. Au passage, les voix ont été doublées en français, cette fois-ci. Et putain, c'est du doublage de qualité.
"TOI AVOIR BESOIN DE QUOI ? 8D"
Maintenant, question ambiance...
Eh bien de la même manière que j'approuve avec passion tout grognement à l'encontre du sacrilège Bethesda, alias Fallout 3 (jeu que j'ai aimé en soi, au passage), je peux parfaitement comprendre le sentiment de "trahison" des fans du premier opus à la sortie du 2. Fallout 2 est jouissif : en plus de son aspect RPG béton garanti par une rejouabilité quasi infinie, c'est une avalanche d'easters eggs, on peut pas faire tournoyer un chat mort sans en frapper un... et dans tous les domaines : films ("Huh, we're all fine here. How are you?"), musiques (le type qui chante "Maybe" dans la Cité de l'Abri m'a plongée dans un état de nostalgie profonde), IRL (Tom C. et Nicole K. à San Francisco... lol.)... etc. C'est un énorme délire, bidonnant, génial. Mais c'est quand même vraiment n'importe quoi. Alors évidemment quand on passe de l'univers cradingue, sombre et foutrement pessimiste du 1 à ça... on peut râler. Fallout 2 fait moins "vrai", dans un sens. C'est juste un bon gros délire des développeurs.
Oui mais non. Parce que dans Fallout 2, on rencontre l'Enclave, on en apprend encore plus sur les abris Vault-Tec et leur véritable mission, on voit émerger des puissances comme la NCR (grâce à papi/mamie... bien joué l'Ancêtre !) et on a de véritables choix à faire qui auront un impact sur un univers superbement construit, cohérent et follement intéressant. Oui, les développeurs ont déconné, mais ils ne se sont pas foutus de la gueule des joueurs, ils n'ont pas oublié ce qui a fait la force de Fallout 1 et l'esprit du jeu : un univers cohérent, chiadé, une ambiance glauque (car ça reste glauque, faut pas croire), des choix amoraux dans un univers mature (certains diront trop mature).
Personnellement ceci dit, je crois que Fallout premier du nom a mon cœur à jamais. Jamais un jeu ne m'a laissé dans un tel état de détresse face aux situations auxquelles j'étais confrontées ou à la mort d'un NPC (bon, ok, c'était un chien, mais c'était horrible, il m'a suivie partout tout ça pour crever bêtement dans une p*tain de base militaire).
Mais bon, trêve de bavardages : @Edelmar. Joues-y.