Final Fantasy XII
7.1
Final Fantasy XII

Jeu de Square Enix, Yasumi Matsuno et Hiroyuki Itō (2006PlayStation 2)

Je Basch pas, je Vaan pas, mais l'envie est là.

Final Fantasy XII, le beau, le grand, le majestueux, encensé par la critique, porté au sommet, parfois même au-dessus des épisodes ayant fait la gloire de la série (j'entends du VI au IX, histoire de ne heurter personne).


Final Fantasy XII, celui aussi qui a le plus divisé les fans, celui qui a déçu tant de joueurs, celui dont les choix sont encore aujourd'hui si controversés.


Cet épisode a pourtant, sur le papier, beaucoup de choses pour convaincre. L'ennui, c'est que tout ce qui aurait pu faire de ce jeu un hit en puissance, oserais-je parler de chef d'œuvre incontesté (n'ayons pas peur des mots, le fait est qu'il avait les atouts pour) est mal/pas assez exploité.


A commencer par le scénario, qui s'appuie sur le background énorme de Yasumi Matsuno, créateur du désormais célèbre Ivalice. Scénario qui n'aura jamais été aussi... absent de toute la série.
Après un début prometteur, nous présentant quelques personnages fort intéressants, le scénario s'estompe, et les passages narratifs se font de plus en plus rares. Bien sûr, en soi, l'histoire qui nous est ici contée reste largement correcte. L'ennui, c'est son rythme (ou son rythme, c'est l'ennui, à vous de voir). Attendu qu'il faut environ 5 heures pour se rendre d'un point A à un point B (il se peut que je force un peu le trait, mais l'idée est là), tout ça sans une seule phase de dialogue, soyez-sûr qu'une fois arrivé à bon port, vous vous demanderez ce que vous être venus faire là, votre objectif ayant totalement déserté vos pensées.


Cette tare nuit également aux personnages, puisque l'on aura finalement très peu d'occasions de voir leur psychologie se développer. Une grosse désillusion si l'on considère le potentiel énorme de certains, comme Basch et Balthier, qui auraient pu, sans aucun doute possible, devenir des figures emblématiques de la série. Quant au choix effectué par SE à propos des deux personnages principaux, il est risible, tellement ceux-ci ne sont que des coquilles vides.


Le plus gros du jeu se résume donc à massacrer du monstre à la chaine. Malheureusement, le gameplay ne fait pas exception à la règle, et possède les mêmes caractéristiques que la plupart des éléments du jeu : il y a de l'idée, et... voilà. Il n'y a que de l'idée. En théorie, c'est intéressant, mais dans les faits, ça ne prend pas.
Les joutes reposent ici sur les gambits, un système qui nous permet, en gros, de tout paramétrer dans les menus. Vous souhaitez être soigné lorsque qu'il vous reste moins de la moitié de vos PV ? C'est simple, il suffit d'assigner à l'un de vos personnages le gambit « soin » avec la condition « PV < 50% ». Le problème, c'est que cela marche tellement bien que notre rôle lors des combats devient quasiment inexistant.
Pire, les déplacements n'ont aucune utilité, puisque 1) contrairement à un Xenoblade, la position ne compte pas (pas de coup arrière, de côté, etc), 2) on peut toujours esquiver les attaques ennemies, on est touché de toute façon.


Le constat est assez désolant : mis à part contre les boss (car cet opus est, heureusement, plutôt difficile), on peut sans mal éliminer ses ennemis sans toucher à la manette. Et si la durée de vie du titre est gigantesque, on se dit au final que ces heures ont été moyennement remplies.
Reste la grille des permis, intéressante alternative au cristarium, qui nous permet de faire évoluer nos personnages comme on l'entend (avec néanmoins la présence d'un facteur chance, qui n'est pas réellement dérangeant, cela dit).


Heureusement, si la qualité du fond est à débattre, FF XII se montre plus efficace sur la forme. Graphiquement, c'est très bon pour le support (malgré l'aliasing qui pique violement les yeux), le chara-design est plutôt réussi, et l'ost de Sakimoto est de bonne facture (même si, à titre personnel, son style me lasse assez rapidement).


En outre, cet épisode possède un ton résolument mature, avec des dialogues adultes et totalement dépourvus de niaiserie, ce que l'on a assez peu l'habitude de voir dans un J-RPG. Soulignons, en passant, la qualité rare du doublage anglais. Enfin, Ivalice, évidemment, dont l'ambiance réussit vite à nous accrocher. Des rois, des chevaliers et des tavernes qu'on aimerait revoir au plus vite dans la série.


Hélas, tout ça ne suffit pas à redresser la barre, et FF XII, malgré un travail certain, restera un jeu moyen. Dommage.

shaoran
6
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le 24 févr. 2012

Critique lue 349 fois

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shaoran

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