Tu me fais tourner la tête

On reproche souvent à la PS Vita de manquer de jeux inédits et ces personnes ne pourront être contredites. Uncharted Golden Abyss a beau être un nouvel épisode, il ressemble comme deux gouttes d'eau à ses prédécesseurs. Et c'est là qu'intervient Gravity Rush. Alors que les japonais y ont eu droit depuis un bon moment maintenant (sous le nom de Gravity Daze), le titre a eu droit à une localisation française et à une sortie en version physique là où le jeu était à la base uniquement prévu en téléchargement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeu mérite vraiment le coup d'oeil tant il apporte un vent frais sur la nouvelle portable de Sony.

Le jeu débute avec une Kat qui ne sait pas trop où elle est avant de devoir sauver les premiers autochtones d'une ville dont elle ignore tout. Là où tout un chacun appellerait les secours et/ou ferait preuve d'une bravoure sans nom, l'héroïne peut user de ses capacités à jouer avec la gravité pour sauver la populace. Sans entrer dans les détails sur le scénario, celui-ci va consister à grosso modo faire régner la paix en éradiquant la menace Névi de la ville tout en asseyant sa suprématie sur les adversaires qui tenteront de se mettre en travers de votre route. Si le scénario n'entre pas dans la légende pour son originalité, le gameplay pour y parvenir est une réussite. Kat a en effet des pouvoirs lui permettant de jouer avec la gravité. Sur simple pression du bouton R, Kat plane dans les airs et vire au rouge style super Saiyan. Il lui est ensuite possible d'aller où bon lui semble. Marcher sur les murs ou se laisser tomber dans le vide pour mieux rebondir sur ses ennemis, tout est possible. Les sensations sont plutôt grisantes et donne une impression de liberté fort appréciable en cette ère des jeux scriptés. A ces pouvoirs gravitationnels viennent s'ajouter des pouvoir offensifs. Coups de pied, lancer d'objets divers et variés ou pouvoirs spéciaux, tout est mis en oeuvre pour éliminer ses adversaires de la meilleure façon possible. La caméra a parfois du mal à suivre les allées et venues aériennes mais rien d'alarmant toutefois, la caméra pouvant être maniée à l'aide du second stick et le jeu étant permissif sur cela en vous remettant sur le droit chemin une fois hors de la zone de jeu.

Gravity Rush dispose d'une ambiance plus que réussie. Que ce soit de par son style graphique très propre ou de ses scènes cinématiques façon bande dessinée, les développeurs se sont faits plaisir et ça se voit. Même combat pour les villes qui disposent chacune d'une ambiance qui lui est unique avec un style à la fois détaillé et épuré. Les personnages secondaires ne sont pas en reste avec un style loufoque et assez atypique changeant des gros bras patriotes sans âme. Les premières minutes du jeu sont assez particulières dans la mesure où il ne se passe pas grand chose, le jeu s'ouvrant au fur et à mesure de la progression avec l'accès à de nouvelles zones laissant ainsi carte blanche sur ce qu'il veut faire. S'envoler pour partir à la recherche des orbes permettant d'augmenter ses capacités (dont le temps de vol) ou effectuer les nombreuses missions annexes, chacun est libre de faire ce qu'il veut dans l'ordre souhaité. Dommage toutefois que les quêtes secondaires ne soient pas plus variées et que lors du lancement de l'une d'elles, il faille patienter une bonne trentaine de secondes, chargement oblige. La variété sera peut-être apportée par les DLC (au nombre de trois) dont l'absence n'aurait manqué à personne. Inclure d'office ces contenus additionnels n'aurait pas été de refus, l'aventure se pliant en une poignée d'heures en ligne droite, auxquelles il faudra en ajouter le double pour obtenir l'ensemble des trophées du soft.

Gravity Rush est le genre de jeu que l'on aimerait voir plus souvent. Totalement original et exclusif à la PS Vita, le jeu apporte une bouffée d'air frais à l'heure où les compilations de jeux de la génération précédente est monnaie courante. Que ce soit de par son ambiance ou son gameplay, les aventures de Kat sont un régal. Elles ne pourraient pas justifier l'achat d'une PS Vita à elles seules, la faute à l'absence de côté épique caractérisant les killer app mais tendraient à y jeter un oeil plus avisé.