Agent conservateur...

Après le départ de Bungie, on aurait pu craindre le pire pour le jeu phare de Microsoft avec l'arrivée aux commandes de 343 Industries (déjà responsables du remake de Halo CE et grands fans de la série). Il n'en est rien, 343 a repris le flambeau avec respect, conviction et parfois même talent. C'est d'ailleurs le principal reproche que l'on pourrait faire au studio : sa fidélité au gameplay créé par Bungie et sa volonté de faire plaisir au fan.

A la lecture des premières previews, on pouvait s'attendre à plus de nouveautés et, soyons fous, de prises de risque. Mais Halo 4 ne vise pas le reboot (c'est une suite directe du 3), il s'inscrit dans la continuité et prend le meilleur des épisodes canoniques et des deux à-côtés ODST et Reach. Un vrai pot-pourri. Le début de certaines missions (8 au total) rappelle l'émerveillement ressenti lors du tout premier Halo tandis que la DA s'inspire clairement de Reach ou d'ODST (adieu le fluo et le fun) pour s'orienter encore davantage vers le Space Opera (la mission 7 lorgne même du côté de Star Wars).

Si le scénario est sans surprises et sans génie, centré sur la relation entre le major et Cortana, 343 Industries profite pleinement de la richesse du background d'Halo pour varier les environnements et les situations. Bien sûr, après 10-15h de jeu et 2000 ennemis tués, certaines missions (la sixième, notamment, un peu trop proche de Reach) sonneront comme des redites sans grande originalité mais, dans l'ensemble, Halo 4 passionne autant par son gameplay, qui a fait ses preuves, son IA connue mais souvent surprenante, que par son rythme plus posé en comparaison des FPS best sellers. La difficulté du mode Héroïque y est aussi pour beaucoup notamment dans la maîtrise du gameplay qu'elle exige du joueur.

En plus de proposer l'une des meilleures campagnes de la série, Halo 4 se paie le luxe d'être l'un, si ce n'est le plus beau jeu consoles de l'année. Les cinématiques sont sublimes (les visages !), la fluidité sans faille, autant en intérieur que dans les extérieurs, superbes, et le moteur physique toujours impressionnant. Même s'ils proposent une conduite toujours aussi étrange (la caméra pour tourner !), les véhicules sont variés (mention spéciale aux méchas) et permettent d'appréhender certaines missions différemment.

Dans un registre classique et conservateur, Halo 4 s'en sort mieux que les autres grosses licences qui ont multiplié leurs suites sur cette génération (Gears of war, Uncharted, COD...) Rien de vraiment nouveau sous le halo de la licence mais du travail bien fait pour une valeur sûre du FPS consoles. Pour la suite, on espère plus de nouveautés, sans doute sur la future console de Microsoft et toujours avec 343 aux commandes.