Le potentiel d'un chef d'oeuvre

La Mega Drive n'est pas une console réputée pour ses RPG, contrairement à la Super Nintendo par exemple. Elle a quand même de quoi se défendre sur ce terrain : la série des Shining Force, des Phantasy Star, des Langrisser, Soleil, Landstalker, Wonder boy in Monster world et bien sûr La Légende de Thor. Cette console étant davantage réputé pour l'action, bien des jeux de rôle prennent un tournure orienté action et La Légende de Thor est un archétype à cet égard.

En effet, le côté action du jeu est tellement développé qu'on pourrait dire qu'il s'agit d'un jeu d'action avec un aspect RPG plutôt que l'inverse. Il n'est pas commun que dans un action-RPG, vous trouviez autant de techniques et de coups spéciaux. Il y en a d'ailleurs plus qu'on ne pourrait le croire, j'ai fait la majeure partie en ignorant l'existence de certaines d'entre elles. Il y a pleins de bonnes idées dans cet aspect action : on peut envoyer un adversaire sur un autre, ces derniers peuvent se toucher entre eux... sans oublier bien sûr la principale originalité du jeu, le gros morceau, à savoir l'invocation des esprits élémentaires.

Le gros point fort du jeu, c'est sa réalisation graphique. Pour la Mega Drive, le jeu est très bien fait, les boss notamment. Le gros point faible du jeu, c'est sa durée de vie. Elle est très courte. La maniabilité est bonne, on s'y fait très vite et on s'amuse avec les enchaînements de coups et de techniques. Quant aux musiques elles sont correctes, quoique je les trouvais assez répétitives au début. Vers la fin, elles changent un peu et certaines deviennent pratiquement expérimentales. Les effets sonores sont réussis, en particulier le bruit des pas du héros lorsqu'il court, à cela près qu'il fait toujours le même bruit, qu'il marche sur des dalles de pierre ou sur du sable...

On regrette vraiment que le jeu soit si court, si petit (malgré les quêtes annexes...) car ce n'est qu'un très bon jeu qui avait tout pour devenir un grand chef d'oeuvre qui aurait pu rivaliser confortablement avec Zelda 3. On aurait aimé une aventure beaucoup plus longue, avec plus de villages, plus de PNJ, plus d'environnements, plus de scénario, plus de dialogues, éventuellement plus d'ennemis et d'invocations... or il s'agit surtout d'une succession de donjons. De plus on aurait aisément imaginé un mode deux joueurs en coopération tant le gameplay de ce jeu repose sur l'action. Si un tel mode avait été bien fait, le jeu aurait gagné une valeur immense rien qu'avec cela.