Ahhh, les point'n click...
Pas la peine d'en faire un historique, les jeux Lucas Arts ont bercé une partie de mon enfance vidéoludique, et j'ai un peu joué chez un ami à Broken Sword 2 (puis fini le trois) c'est la première fois que je mets la main sur le premier volet.
Génial, tout y est, et plus. Plus, parce que j'adore vraiment la voix-off, qui nous raconte vraiment l'histoire non comme si on nous la vivait, mais avec un recul rendant le tout passionnant.
Les personnages sont également intéressants et offrent deux points de vues sur l'aventure. Ils sont aussi intéressants l'un que l'autre, on regrettera peut-être l'accent mis sur l'enquête de Stobbart, mais c'est presque un détail - oui, j'avoue, j'aurais préféré que le héros soit féminin, puisqu'apparemment ils ne pouvaient pas se partager équitablement l'affiche... Stobbart agit, et c'est Collard qui fait dans l'introspection ; on est en plein dans le cliché, mais la nonchalance de Stobbard évite de passer d'y plonger à fond. Du coup, les deux personnages fonctionnent bien ensemble. Sauf, bien évidemment, le baiser forcé...
Du côté technique, il faut bien dire que la version remasterisée, sans atteindre les niveaux des jeux actuels, est très honorable. Il faut croire que j'ai un faible pour les pixels évocateurs, même quand la nostalgie ne joue pas.
Les énigmes sont intéressantes, avec une mention spéciale pour les messages chiffrés - c'est vraiment cool de mettre ses méninges à l'épreuve face à un code classique. Pour un peu, je me serais pris pour Alan Turing devant Enigma ;)
Le système de dialogue est un peu étonnant pour les habitués des classiques Lucas Arts, puisqu'on ne choisit pas ses phrases, juste le thème (et parfois le ton, oui/non, gentil/méchant). Du coup, on se retrouvera à choisir plusieurs fois le même thème pour approfondir un dialogue ; en effet, contrairement à ce que j'ai pu avoir ailleurs, bien souvent la suite du déroulement du jeu ne découlera pas d'une action, mais d'une conversation. Il faudra donc trouver des objets, réaliser des actions, activer successivement les actions de dialogues pour avancer. Rien d'étonnant, c'est même complètement logique avec la structure du récit (on a deux protagonistes qui enquêtent et mettent en commun leurs découvertes) c'est un peu troublant au début - on s'y fait.
En revanche, je dois reconnaître que le jeu est encore plus linéaire qu'il n'a besoin de l'être. Les lieux devenus inutiles qui se désactivent sur la carte, les personnages qui n'apparaissent pas tout de suite à un endroit, je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne chose ou pas. Là où dans Monkey Island 2 on cherchait simultanément les quatre bouts de la carte dans une trentaine de lieux / écrans, dans Les Chevaliers du Baphomet on progresse de façon non seulement linéaires, mais parfois on est bloqué sur deux ou trois écrans (par exemple lors du deuxième passage en Espagne, ou lors du passage sur les fouilles archéologiques).
Disons qu'aujourd'hui, ça m'arrange pas mal de pouvoir faire le jeu rapidement, mais le jeu offre bien peu de résistance. On s'y promène - et c'est une chouette balade ;)


Une balade qui dure huit heures (presque sans indices, juste l'un de deux "verrous" en tout début de partie). J'ai trouvé ça court, mais je n'ai pas eu l'impression de me faire avoir non plus.

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le 27 mars 2016

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Pierre Marot

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