Bonne surprise, sauf pour la campagne de Chris.
J'ai longuement hésité entre mettre un 5 (la moitié des campagnes m'a plu, car certains chapitres de Jake m'ont agacé) ou un 7 en précisant mon avis. Allons donc pour un 7.
- Globalement, la campagne de Leon brille de par son ambiance et, chance!, c'est la première proposée. Ainsi, on n'est pas trop dégoûté de l'achat. En effet, il s'agit principalement de zombies, le rythme est maîtrisé, les chapitres plutôt longs mais sans lasser, et il y a un vrai travail sur le son, la lumière et les ombres. Par exemple : chose bête, mais j'ai vraiment apprécié le passage dans les tunnels du métro, quand tout est dans l'obscurité avec un simple spot au loin et que l'on entend puis que l'on voit les ombres des zombies se rapprocher.
Au delà de ça, le vrai défaut réside dans les décors vivants et je suis surtout mort en me prenant un metro par exemple. Cette campagne vaudrait 7 ou 8 à mes yeux.
- La campagne de Chris est la vraie déception et vaudrait 3 voire 4. En effet, derrière cet héroïsme américain, il pourrait y avoir un bon thème : ne pas supporter la mort de ses hommes, être détruit psychologiquement, devoir faire son devoir néanmoins. Mais le rythme est moyennement tenu, Piers est agaçant et la fin est ridicule (Piers, quel héros...). En outre, je n'aime pas spécialement l'aspect TPS du soft et c'est la campagne qui en abuse le plus. Pourtant, cet aspect TPS a été travaillé et, contrairement à Dead Space 3, vous avez une couverture, une glissade, la gestion de munitions pour chaque armes, la possibilité de passer au dessus d'éléments du décors pour courir vers l'ennemi ... Bref, c'est plutôt bien fait, fluide et dynamique, mais je n'ai pas acheté RE6 pour combattre des J'Avo qui me tirent dessus à la mitraillette et se transforment en araignées avec des mitraillettes si j'ose leur détruire les jambes.
- La campagne de Jake est étonnamment agréable. Elle vaudrait un bon 6 à mes yeux, un 6 encourageant. Certes, ce n'est pas le retour des zombies de la campagne de Leon, on est toujours contre des J'avo. Mais il y a une ambiance beaucoup plus travaillée. On se sent réellement persécuté, en fuite, et d'autant plus qu'on est pourchassé par un boss récurrent : l'Ustanak. Ce dernier nous obligera parfois a jouer en infiltration (et ces passages doivent être tellement plus simples quand on joue en coopération ... pouvant cumuler 2 actions par "bruit" quand on n'a que 3 bruits pour passer le lieu ..., tandis que l'IA ne fera rien, elle), et globalement il met une certaine pression plaisante. Je ne suis en revanche pas spécialement convaincu par le corps-à-corps spécifique à Jake. Sa personnalité évolue au fil de la campagne, ça se tient et sa complicité avec Sherry, tant dans sa spécificité biologique que dans sa morale, est assez plaisante. En outre, si l'on essaie de donner du sens au cliffhanger présenté une fois que l'on a terminé toutes les campagnes, Jake pourrait devenir l'un des "héros" de Resident Evil dans l'avenir ... et c'est plutôt cool, Chris est clairement à mettre de côté à mes yeux vu son utilisation trop militaire...
- La campagne d' Ada permet de comprendre l'ensemble du jeu, y compris le fait qu'on nous dise qu'Ada est morte alors qu'on la revoit ensuite. Bon, cela dit, en étant un minimum perspicace ou observateur : 2 Ada, portant des vêtements différents. C'est louche non ? Cette campagne vaudrait 7 selon moi.
Je craignais devoir rejouer façon Chris, car le premier chapitre nous met face à des gardes armés. Néanmoins, il s'agit ici plutôt de jouer en mode infiltration quand c'est possible. En effet, on n'a pas de coéquipier, et on a moins d'armes, en outre moins mortelles, que Chris. Donc, cela varie. Puis, les J'avo ne sont pas les seuls ennemis et on balaie plus ou moins toutes les campagnes, passant donc également par les zombies.
Ada est globalement charismatique. Je la découvre, car je n'ai fait que survoler les anciens RE, parfois en spectateur, plus jeune, et cette campagne est globalement la plus réussie après celle de Leon, bien qu'un peu courte (environ 40mn par chapitre).
Ainsi, le classement des campagnes peut se faire comme ceci : 1- Leon, 2- Ada, 3- Jake, 4- Chris. Or, le jeu nous propose cet ordre : Leon, Chris, Jake, Ada. On commence et finit donc plutôt bien si l'on parvient à surmonter l’insipide campagne de Chris.
Cependant, mon avis est à contraster. Je ne suis pas un inconditionnel fan de Resident Evil et, si j'ai découvert et apprécié Resident Evil sur Ps1 durant mon enfance, je ne me suis pas évertué à tous les terminer depuis. Ainsi, j'apprécie ce que certains détesteront sûrement comme la pertinence des duo (pour les dialogues, la complicité, les dynamiques groupales, c'est plutôt bien amené ici, même la dualité Piers/Chris). J'apprécie aussi l'évolution du jeu qui, à mes yeux, dans RE5 accusait un retard honteux (on ne pouvait alors pas avancer en visant , tirer en avançant ! Ici, on peut, et bien plus.). La majorité des options proposées sont utiles, y compris le fil d’Ariane qui vous permettra de ne pas criser quand, dans le marché chinois labyrinthique, vous vous sentez perdu car l'interaction avec une échelle dans le noir ne s'était pas affiché car vous n'aviez pas positionné la caméra face à elle, quand bien même le perso l'était, lui. Et le bestiaire, même si j'ai beaucoup critiqué les j'avo, a le mérite de varier... plaisant.
Bref, bonne surprise, pour un jeu lapidé par les joueurs ici et là. Gageons que ces derniers ne trouveront pas à justifier voire vanter l'orientation TPS ratée de Dead Space 3, épisode mal parti d'une série ô combien surestimée.
Je ne parle pas du multijoueur car je ne l'ai pas essayé. Le mode Mercenaries ne m'intéresse pas. En revanche, la possibilité d'incarner un ennemi dans la campagne de quelqu'un, en ligne, au hasard, me semble intéressante, non pour le fun mais pour avoir un autre point de vue des possibilités des divers j'avo/zombies ...
PS: En bonus, voici de quoi illustrer l'Ustanak http://www.youtube.com/watch?v=MTl77vIdZQc
