Je ne commencerai pas cette critique en rappelant que Solatorobo : Red the hunter est la suite spirituelle de Tail Concerto, sorti en 1998 sur PS1, pour la simple et mauvaise raison que je n'y ai pas joué.

Solatorobo nous entraîne à Shepherd, république dans le monde de Little Tail Bronx (monde qui englobe également Prairie, le royaume dans lequel se déroule Tail Concerto), qui a la particularité d'être constitué d'îles flottant dans le ciel. Y vivent des chats et des chiens anthropomorphes, respectivement appelés felinekos et caninus, qui aiment se faire assister par des robots dans la vie de tous les jours. Ainsi, Red Savarin, notre héros, ne se sépare jamais du Dahak, machine lui permettant de se déplacer rapidement mais également de transporter des lourdes charges ou de voler. Red est un chasseur. Même si on ne définit jamais réellement ce qu'est un chasseur, il faut comprendre qu'il est une sorte de chasseur de prime, et pas un type qui part dans la forêt avec son fusil pour tuer des petits lapins.

Un jour, lors d'une mission de routine (récupérer un document à bord d'un vaisseau), Red met la main sur un étrange médaillon. Au même moment, un monstre titanesque fait son apparition et menace de faire couler le vaisseau dans la mer de nuages. Pendant sa fuite, Red trouve Elh, un mystérieux felineko qui semble en savoir beaucoup sur le monstre et le médaillon...

En dire plus serait spoiler. En effet, le scénario est bourré de rebondissements et nous entraîne de surprise en surprise... se révélant beaucoup plus profond et original qu'il n'en avait l'air de prime abord. Et on ne peut que s'incliner devant sa grande maîtrise. On pourrait facilement crier au "ça part dans tous les sens", mais on le fait pas, car tout nous paraît finalement très logique.

Le jeu dispose d'une durée de vie honorable pour un jeu sur Nintendo DS. Dommage, cependant, qu'il n'y ait qu'un seul fichier de sauvegarde. À noter qu'on peut débloquer un mode New Game + en terminant le jeu, qui fourmille par ailleurs de quêtes annexes.
Quêtes annexes auxquelles il a été apporté un soin particulier, puisqu'elles sont (presque) toutes scénarisées. Plus que de simples moyens de gagner de l'argent, elles sont l'essence de Shepherd. Bourrées d'humour et de fraîcheur, ces quêtes donnent un souffle de vie à l'univers de Solatorobo, nous faisait découvrir plein de personnages attachants et hauts en couleur. Ces personnages n'ont aucune incidence sur le scénario principal, mais c'est ce qui les rend d'autant plus attachants : en étant des personnes ordinaires, ces caninus et ces félinekos nous présentent la vie de tous les jours de Shepherd et donnent à l'univers du jeu un sentiment de complétude.

En parlant de personnages, ceux-ci (je parle de tous les personnages, pas seulement les secondaires) ont tous un caractère bien à eux qui les rend attachants et vivants. Ils sont "humains", tout simplement, même si ce terme ne convient pas vraiment au jeu. Ils sont également affublés de noms originaux, presque toujours des noms de pâtisseries ou de friandises : Chocolat, Suzette, Biscotte... Rajoutons que le chara-design est très agréable à regarder, et que chaque personnage a droit à son apparence propre (sauf les soldats et les pirates...), même le moins important d'entre eux.

Ce chara-design ne sera d'ailleurs pas le seul à caresser vos rétines, puisque les graphismes dans leur ensemble sont de très bonne qualité. Les décors sont très beaux et variés, les mechas sont plutôt jolis (je n'aime pas les mechas en général, mais j'ai trouvé ceux-là très sympas), et les cinématiques en 3D tirant parti des deux écrans de la console sont également de très bonne facture. On pourra cependant regretter que ces dernières ne soient pas animées en 2D à la manière de l'opening, contrairement à celles de Tail Concerto.

L'ambiance sonore n'est pas en reste : les musiques sont jolies et correspondent parfaitement aux lieux ou aux moments auxquels elles sont associées. Et c'est sans parler des thèmes des génériques, chantés en japonais et plein d'émotions.
Petit détail amusant : la langue officielle de Sherpherd n'est autre que... le français ! Et ce, même dans la version japonaise. Concrètement, cela signifie qu'on pourra entendre les personnages ponctuer ce qu'ils disent de petits exclamations en français, telles que "Nom d'un chien !" ou "Comment ?", prononcées avec un accent japonais plus ou moins léger ; si le doubleur de Red se débrouille très bien pour prononcer les R, ce n'est pas le cas de tout le monde.

Il est également bon de savoir que le jeu propose une foultitude de choses à faire : même si vous êtes censé sauver le monde, rien de vous empêche de remplir une quête ou deux en attendant, de pêcher, ou encore de participer au Grand Prix Aerobot, une course "façon Mario Kart" dont la maniabilité mettra vos nerfs à rude épreuve.
Au cours de votre aventures, vous trouverez aussi des chatons facétieux qui ont volé des morceaux de photos, ou encore des gramophones qui vous permettront de "composer" de la musique (ne rêvez pas trop, vous ne pourrez en réalité que débloquer des musiques du jeu en les échangeant contre des points).
Vous trouverez, enfin, des "cristaux P". Ces points vous permettront d'ouvrir des cases de votre robot et d'insérer des pièces dans les emplacements ainsi libérés, vous permettant d'améliorer l'attaque, la puissance, la défense ou la vitesse de votre Dahak.

Au niveau du gameplay, il est très simpliste : vous attrapez vos ennemis, puis les lancez par-terre ou sur d'autres ennemis, et vous recommencez jusqu'à l'explosion de leur robot (les ennemis survivent, ne vous en faites pas). Concrètement, ça consite à mitrailler votre bouton A jusqu'à ce que votre pouce soit brûlé au troisième degré. En sautant après avoir soulevé votre ennemi, vous pouvez faire des combos aériens. La plupart du temps, vos adversaires riposteront si vous tentez de les attraper de front, et il vous faudra ruser pour esquiver leurs attaques et vous glisser dans leur dos.
Mais ne nous leurrons pas : Solatorobo est facile. Trop facile. C'est là le principal défaut du jeu : les combats contre des adversaires "normaux" sont très vite bouclés, et les boss n'offrent pas beaucoup plus de challenge. Au final, les combats peuvent s'avérer assez répétitifs. Mais cette grande facilité a au moins le mérite de rendre le titre accessible aux plus jeunes joueurs... ou à ceux qui, comme moi, ont autant de réflexes qu'une branche.
Malgré ce petit défaut, Solatorobo reste un excellent jeu qui ne peut qu'enchanter.


Nintendo DS, tu peux reposer en paix. Solatorobo t'offre le plus beau des enterrements.
Petite_Plume
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le 11 août 2011

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Petite_Plume

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