StarCraft II est un blockbuster parfaitement calibré, sans grand génie, mais totalement maîtrisé.

L'emballage est pour le coup parfait : la prise en main est simplifiée, les didacticiels sont nombreux et pertinents et tout est mis en place pour accompagner sans heurts les nouveaux venus. Les anciens ne seront également pas dépaysés, tant la ressemblance avec le premier opus est frappante. Aucune nouvelle race, mécaniques de jeu identiques, quelques unités en plus et remise à jour graphique : le développeur Blizzard n'a vraiment pris aucun risque... et le syndrome Starcraft 1.5 n'est pas loin.

La campagne solo est intelligemment menée, avec des missions qui se veulent variées et bien mises en scène, mais on reste globalement dans du classicisme absolu. Et au risque de faire hurler les puristes, j'ai été terriblement déçu par le scénario, à peine digne des moins bons bouquins de SF.

En fait, pour moi, la force de Starcraft II réside dans son gameplay en "strates" ou en millefeuilles. Et pour pouvoir estimer votre appréciation du jeu, il faut savoir quelle est la quantité de "strates" que vous allez apprécier, combien de feuilles du gâteau vous allez croquer.

La partie commune, la base du gâteau, c'est donc la campagne solo avec les objectifs principaux. Ca se mange, c'est pas trop mal fait mais sans beaucoup de surprise ni de génie. Si on ne devait noter que cette partie, je crois que je me contenterai d'un 6/10.

La seconde strate, la seconde couche qui rend le jeu plus profond et plus tactique se trouve également dans la campagne solo, mais quand on cherche à obtenir tous les hauts faits (succès/badges) d'une mission. Et là ça devient bien plus intéressant, et on est vraiment en face d'un STR et non d'un bête "je-construis-en-masse-et-j'envoie-tout-ça".

La troisième couche enfin, concerne le mode multijoueur. Au début, on tombe de haut. Quasiment toutes les nouvelles unités du mode solo sont passées à la trappe, et on a peur que le jeu soit réservé encore une fois aux poulpes coréens. Et puis doucement, partie après partie, on se rend compte que le jeu est beaucoup plus intelligent, et que s'il nécessite toujours un peu trop de microgestion à mon goût, l'interface ne rend pas le truc imbitable. Ce n'est pas encore un pur jeu de "cerveau", une sorte de jeu d'échecs à la Supreme Commander, mais ça reste un fantastique jeu de dame/pierre-papier-ciseau très agréable à jouer, et terriblement bien équilibré.

Si on reste dans la métaphore culinaire, on pourrait dire que Starcraft II mérite son étoile au guide michelin pour sa tenue globale, sans surprise mais terriblement bien maîtrisée. On aurait pu espéré qu'il ait une ou deux étoiles en plus, mais c'est déjà très bien pour un blockbuster assumé.

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le 20 août 2010

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Clément

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