Une quête d'une rare poésie.
Comment décrire l''expérience que propose S : S&S EP ?
Essayons l'approche pragmatique : Petit jeu du jeune studio Capygames dont c'était le premier titre, pris lors de soldes Steam pour 5€. Bouclé en six heures, faisable en quatre pour qui n'est pas manchot, le jeu est un soft d'aventure ponctué de petites énigmes jamais bien difficiles et d'un univers en pixel-art bleuté.
Non, cette méthode ne fonctionne définitivement pas. Superbrothers n'est pas un jeu traditionnel, Superbrothers n'est pas de ces titres quantifiables, à ranger dans l’étagère homogène des catégories. Swords & Sworcery n'est jamais plus appréciable que quand il se laisse ressentir, joué non pas comme un jeu mais un conte.
Ainsi, l'approche sentimentale est plus qu'à propos quand il s'agit de le définir. C'est à un déluge sensorielle, autant musicale ( avec les sublimes compositions de Jim Guthrie guidant nos pas) qu’émotionnelle auquel on se frotte lors du lancement de la seule et unique partie que nous ferons. Le spoil étant ici aussi cruel qu'inutile, laissez moi juste lever une toute petite partie du voile scénaristique : Vous êtes une Scythian, venue pour récupérer le mégatome et contempler l'infini.
Poésie. Le mot est lancé, il est assumé. Bercé par une direction artistique reposant sur des pixels rarement aussi chatoyants, le jeu émerveille tant par la simplicité de sa trame que par la qualité de son écriture. celle-ci réussit l'exploit rare de nous attacher à trois bouts de pixels multipliés par sept, le nombre de PNJs présents. Chacun leur personnalité, chacun leur histoire mais surtout, chacun leur utilité.
Je m'arrête la, car si la durée de vie réduite du titre est une qualité, alors il ne faut en dévoiler ne serais-ce qu'une miette. Moins qu'un jeu, Superbrothers : Swords et Sworcery EP est une expérience musicalo-contemplative. Traversée par des rythmes entraînant au travers d'un conte finement mené, son seul défaut pourrait être les deux énigmes arrivant aux trois-quarts (soit après 3h de jeu), floues et mal expliquées pouvant vous arrêter net une progression pourtant fluide auparavant. Mais on retombe alors dans le pragmatisme, qui n'est décidément pas bon soulier au titre.
Ce n'est qu'à la fin du bien-nommé EP que sa force se dévoile vraiment. Foncez, vous ne regretterez pas l'achat d'une oeuvre singulière mais Ô combien intéressante.
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