"Space Opera ? Non, l'Opera de l'espace"
Dans beaucoup de RPG (ou même de jeux vidéo classiques), le héros commence dans son gentil petit village natal, avec tous ses amis qui vont l'emmener partir à l'aventure. Ou à la rigueur, il subit une évènement qui lui fait perdre des proches, et va donc se lancer dans une quête initiatique pour taper les vilains qui lui ont fait ça.
Dans Xenogears, le héros est contraint de s'exiler du village car il est responsable du meurtre de la moitié de ses habitants, dont ses amis d'enfance.
BOOM
Et on oublie tout de suite le désuet.
Plus précisément, ce violent prologue est à l'image du scénario mature, riche et extrêmement complexe du jeu. Xenogears est une vaste épopée dans un monde cybernétique, superposant avec habilité les dimensions géopolitiques, historiques et religieuses. On y retrouve en particulier des références culturelles pointues: "I am Alpha and Omega, the Beginning and the End".
Fei est l'acteur clé, presque l'anti héros, d'une aventure où se croiseront plus de 50 protagonistes aux personnalités travaillées.
Jeu assez méconnu de Squaresoft, sortis sur Playstation 1 en 1998, Xenogears est aujourd'hui considéré par les fans ardus de jeux de rôle comme l'un des plus grand RPG de tous les temps. Et pourtant, coincé entre un Final Fantasy VII et un prometteur FFVIII (avec les coupes de budget qui vont avec), le succès s'annonçait difficile.
Mais en dépit du moyen budget, le travail acharné des scénaristes et des game designer déboucha sur 450 pages de script d'une rare grandeur. 450 pages! Quand on sait que des monuments des jeux vidéo tel que Deus Ex ont déjà atteint le seuil phénoménal de 300 pages de script, voyez le niveau technique.
De plus Xenogears bénéficie de séquences de jeu très variées; puis d'un système de combat simple, mais efficace et populaire. Les graphismes sont en 3D isométriques (avec caméra libre), techniquement en-dessous de la 3D complète des Final Fantasy; mais cela offre autant de liberté de gameplay que de détails artistiques dont fourmillent les décors. Enfin, le titre bénéficie d'une OST de grande qualité composée par Yasunori Mitsuda.
Le bijou de Square peut être ainsi vu comme l'une des œuvre de mecha à l'univers le plus complexe et à l'histoire la plus fascinante (au même titre que Code Geass).
Néanmoins, tout n'est pas que d'or et de platine. Outre toutes les tares d'une expérience de jeu sur émulateur tactile, le système de saut avec les Gear peut devenir particulièrement pénible lorsqu'il est calculé au millimètre près. De plus, si les combat CTB sont au final simple, leur mécanisme d'évolution est difficile à appréhender au début (ex: l'histoire des Deathblow). Un guide de jeu ne sera pas trop, les commandes n'atteignant pas l'intuitivité de gameplay d'un Final Fantasy.
Hormis cela, à défaut de ne pas l'apprécier comme un chef d'œuvre, Xenogears est un très grand RPG et l'une des réalisation les plus riche de Square.
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