Curiosité : Kurosawa

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Celui-ci, je l'ai vu il y a quelques semaines, mais il a quand même sa place ici. C'est peut-être celui qui m'a laissé le souvenir le moins marquant, même si je l'ai beaucoup aimé. Il y avait quelque chose d'étrange dans les ruptures de ton entre le tragique de l'histoire et le comique parfois créé par la camaraderie du personnage de Mifune avec son pote.

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Ma curiosité tient beaucoup du fait que Kurosawa est un cinéaste surprenant, tant dans la pluralité des thèmes et genres qu'il aborde que dans la structure narrative qu'il donne à ses films.
Ici ça commence comme un huit-clos (où la caméra se place sublimement pour capturer chaque détail, chaque émotion, on ne sait plus où foutre les yeux), puis ça vire en enquête, en filature dans les bas-fonds (où tout, à commencer par le titre, prend sens), jusqu'à ce final grandiose...
A l'instar des Sept Samourais, c'est un film que je reverrai certainement une fois ce "marathon" terminé pour mieux en saisir les nuances et la place dans la filmographie de Kuro.

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Le passage à la couleur... BAM ! C'est éclatant, c'est généreux, 10 minutes ont même pas passé qu'on s'en est déjà pris plein les yeux.
Sur un ton peut-être moins pessimiste que les deux autres films que je viens de voir, Dodes'kaden offre une vue d'ensemble d'un quartier pauvre, abordant tour à tour les problèmes des uns et des autres.
Une sorte de film choral, en somme ; format généralement casse-gueule, mais qui marche ici à merveille tant chacune des histoires qui le compose transporte et captive, par la justesse et l'originalité avec laquelle Kurosawa les traite.

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J'étais emballé en lisant le synopsis, mais le film a mis du temps à me captiver. On y retrouve un jeune et fougueux Mifune, qui m'a rappelé celui de l'Ange Ivre mais cette fois de l'autre côté de la loi (il joue ici un flic qui a perdu son flingue... en gros), son double "bon" en quelque sorte. Un détail intéressant quand on connaît la fin de l'histoire... Bref, en multipliant les enjeux et les tensions et avec l'aide d'un Shimura en grande forme, le film opère une montée en puissance jusqu'à - encore une fois - un final parfait.

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Plus léger - même si on retrouve des thèmes déjà vus ailleurs, comme la corruption - Sanjuro doit surtout beaucoup à la performance de Mifune qui renoue avec son personnage de Yojimbo. Plaisant, avec quelques touches comiques qui fonctionnent bien (ce garde qui retourne irrémédiablement à son placard...) et surtout, un duel final qu'on attendait plus et qui reste une des scènes de combat les plus mémorables de sa filmographie.

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Encore une fois Kurosawa surprend ; la rupture avec ses films précédents (pour les raisons qu'on connait, check wikipédia ou les critiques du site) est sidérante... La caméra est ici en retrait pour mieux capter la place de ces deux personnages dans la taïga profonde. Les plans larges se succèdent comme autant de fresques qui ne semblent à aucun moment forcer l'émotion mais, par une brillante maîtrise de l'espace, nous attachent aux personnages, leur humanité resplendit. L'amitié entre le captaine et le guide n'en est que plus belle, réelle et sincère dans ce contexte.
"Dersou !" "Capitaine !" (à prononcer avec l'accent adequat)
Bref, un Kurosawa déroutant et romantique dans l'âme, à revoir forcément.

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Kurosawa reprend Shakespeare, pourquoi pas. Les effets de brouillard dès le début du film sont saisissants et instaurent cette ambiance sinistre qui ne quitte pas le film jusqu'à la dernière minute... Aussi, la folie est parfaitement jouée par Mifune, notamment dans ce plan où il tue un soldat venu lui apporter la tête de son ami - et, encore une fois, dans une scène de fin très réussie. J'ai d'ailleurs appris que dans cette scène on lui tire de VRAIES flèches dessus...
Mais j'ai aussi eu l'impression d'un manque de rythme, avec des plans et des plans qui s'ajoutent parfois inutilement (lorsqu'ils sont perdus dans le brouillard, lors de l'enterrement du seigneur), une insistance déjà observée chez Kurosawa, mais que je n'avais jamais trouvé pesante jusqu'à présent.

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Un peu déçu... Je le trouve remarquable sur le fond mais le rythme est vraiment difficile. Pourtant la lenteur me rebute peu habituellement. Je pense que c'est aussi dû à un mauvais sous-titrage qui passe pas mal de répliques à la trappe...

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Encore une surprise... Encore une fois les couleurs jaillissent et le film est un plaisir visuel rare. Scène d'intro anthologique, histoire fascinante d'un moins que rien qui doit s'improviser le plus grand des acteurs, ou comment un voleur, un plaisantin doit incarner la droiture et la discipline et garder l'illusion du grand chef intacte. Cette idée de base est déjà grandiose et le film dans sa première moitié est époustouflant de maîtrise... La bataille dans la nuit aux 2/3 du film m'a moins passionné, la chose traîne un peu.

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Dans la lignée de Kagemusha, un film de guerre dense et éclatant - la plupart des scènes sont tournées en extérieur, les plans sur le ciel se succèdent - et encore une fois, un début sublime mais une bataille finale qui s'éternise un chouia.
La première à laquelle on assiste est terrible par contre, Kurosawa durcit le ton, la guerre est montrée dans toute sa violence, avec force et réalisme. La scène se vit pourtant dans le silence, seulement portée par une musique tragique.
Le film est très beau dans l'ensemble évidemment, même si les couleurs m'ont moins marqué que dans le précédent.
C'est encore une fois Tatsuya Nakadai qui bluffe tout le monde, méconnaissable en père et chef de clan déchu, banni par ses propres fils, devenu fou, vrai mort-vivant.

Annotation :

RE-RE-RE-RE-REWIND !
Reparti pour une nouvelle session avec quelques autres films du cinéaste, parfois moins connus.
Celui-ci est le tout premier de Kuro, manque de pot il en manque un bon quart, disparu à cause de la censure de l'époque. Le montage est donc bancal - le film en soi est intéressant au regard du reste de sa filmographie, mais le fait qu'il soit incomplet pèse beaucoup sur sa qualité.

Aussi je ne comprends toujours pas comment le judoka, simplement en envoyant voler son adversaire, peut le tuer, ou même l’affaiblir fortement.

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L'intrigue met bien 40 minutes à se mettre en place et le film à décoller vraiment. Du reste, c'est très chouette, de l'aventure pure.

Annotation :

Si le premier rêve m'emballait beaucoup, mon intérêt va petit à petit se perdre dans des scènes rallongées par les tics de Kurosawa, déjà observés ci et là dans d'autres de ses films (la même action filmée 15 fois sous le même angle). Le rêve dans la neige n'était pas loin de m'endormir. Aussi, et surtout, les messages anti-nucléaires et écologiques (les trois derniers rêves) sont un peu lourds...
Le (sublime) court sur les peintures de Van Gogh au milieu du film sauve quand même les meubles.