Scènes choc, points de basculement et traumatismes cinéphiles : liste personnelle (pleine de spoilers)

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Pas spécialement le meilleur de la vague horrifique nippone qui s'est manifestée vers la fin du précédent millénaire et a duré un certain temps, ni le meilleur du réalisateur. Pourtant, quand on parle de scène clé, celui-ci s'impose.
Une porte condamnée à l'adhésif rouge (je crois). Un jeune ouvre cette porte et se trouve dans un appartement 3 pièces en enfilade (il est entré par celle du milieu).
A sa droite, un sofa contre un mur au fond de la pièce. A sa gauche, dans la pénombre, un fantôme, qui s'élance dans une course effrénée... au ralenti.
Ne pouvant pas réouvrir la porte, le jeune panique... et finit par faire ce que l'on craignait dès le début : se cacher derrière le sofa.
Par un jeu de timing basé sur la suspension du geste, sur la lenteur, le décalage des vitesses communément anticipables, Kurosawa réussit à créer une tension extrême, et l'une des scènes les plus flippantes du genre!

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Je maudis encore cette soirée dans Champs Elysée où Drucker annonce candidement que le dernier clip de Jackson fait un peu peur quand même...
J'avais le disque, j'étais fan, je l'écoutais dans mon mange-disque rouge en chantant les paroles, l'énorme casque sur ma tête joufflue, et en dansant comme un diable. (et quand on a six ans en 1983, c'est comme ça que ça se passe, et pas autrement!)
Et j'ai donc regardé le clip... sans arriver au bout. En fait, sans arriver ne serait-ce qu'au début du morceau, puisque dès que Jackson tombe sous l'influence de la lune, et relève la tête avec ses yeux jaunes et ses dents...dentues, disons, je suis parti en pleurant de trouille littéralement, à pleine gorge.
Amusant démarrage, pour un amateur de film d'horreur, quand même.

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Là, tout le film mérite d'apparaître ici, non pas que le film soit effrayant, mais rares sont les scènes qui ne sont pas d'anthologie : la Chanson de l'Erotisme, la danse autour du MayPole, la parade masquée...etc.
Mais le build-up est tout entier tendu vers cette fin pourtant facilement anticipée, et pourtant pas moins puissante, la rencontre avec le Wicker Man.
Filmée de façon frontale, presque documentaire, c'est d'assez loin une de mes scènes favorites parmi mes films préférés.

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L'un des plus grands films des 70's et probablement l'un des plus cruels malentendus en terme de communication.
On nous a vendu un film gore, interdit pendant 5 ans à cause de la brutalité de ses images.
Et ces fausses attentes ont joué contre le film, qui s'imposait par autre chose que les effets gore putassiers, entre dérive cauchemardesque, critique profonde de la décrépitude consumériste des Etats Unis et une façon de filmer audacieuse et frôlant l'expérimentale, Massacre à la Tronçonneuse est un chef d'oeuvre, un coup de génie qui restera malheureusement isolé dans la carrière de Tobe Hooper.
Et LA scène du film reste - si l'on excepte l'emblématique danse de Leatherface en fin de film, le gros plan sur la poule dans une cage trop petite, la découverte des sculptures d'ossements et de chair, entre nombreuses autres - la course poursuite entre Sally et Leatherface, et plus précisément la toute fin de celle-ci.
Sally est filmée de face, courant vers la caméra, remplissant un bon morceau de l'écran, hurlant l'air terrifiée. Et soudain, émergeant de l'ombre, tout le reste de l'écran est rempli par l'imposante silhouette de Leatherface, tronçonneuse à la main. La finesse du jeu de focale ici est tout bonnement exemplaire et donne un aspect surréaliste et cauchemardesque à ce segment de quelques secondes à peine, qui résume à lui seul toute la maestria à l'oeuvre dans ce film.

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On ne va étonner personne, et rejoindre simplement le listing de l'ami RealFolkBlues :
- la scène de l'arbre
- la scène du miroir
- la scène du clown (brrrrrrr...)

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Coit avec une sorcière se terminant dans le feu.

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La première apparition du hibou.

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Quand même, n'oublions pas les classiques.
Si aujourd'hui l'imagerie du fantôme décharné aux cheveux filasses est galvaudée, il en était autrement à la sortie de Ring.
Jeu sur les rythmes, la pesanteur des scènes, plutôt que de jouer sur la surenchère et le jump-scare, Ring est efficace.
- Le court metrage qui pue l'invocation et le maléfice (sur le DVD, il se lançait tout seul, et la télécommande ne pouvait rien arrêter... j'ai débranché ma télé et mon lecteur DVD la première fois...)
- la sortie finale de Sadako émergeant de la télé, après s'en être approchée de sa démarche arythmique et saccadée...

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Après avoir longuement hésité, je suis allé au ciné voir SOS fantômes (donc à 7 ans) accompagné de ma môman et d'un pote qui l'avait déjà vu la veille.
C'est donc cet enfoiré qui m'a le plus mis en tension au final, puisqu'il m'a fait le coup pendant tout le film : "attention, là tu vas voir, ça fait peur".
Reste que la scène d'ouverture dans la bibliothèque reste gravé comme un bon moment de trouille infantile!

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On rentre dans la zone intimiste de cette liste.
J'avais vu ce film sur une TV 36 cm, sur une VHS qui sautait, bref, dans des conditions lamentables (et je ne parle pas du pote qui a causé toute la durée du film (et il fallait avoir du bagou parce que le film dure 3 heures!) ).
Et pourtant, c'était suffisant pour entrevoir le génie à l'oeuvre, et se faire marquer au fer rouge par certaines scènes, dont la mise à mort du cheval au ralenti.

Mais au cinéma, c'est la toute fin qui m'a le plus ému, une scène sobre et intense, Tarkovski filmant une peinture de Roublev.
Commençant de façon hermétique, comme un simple documentaire illustratif, Tarkovski réussit par un truchement de mouvement de caméra à nous faire ressentir l'illumination mystique du peintre, par procuration.
J'ai terminé la scène secoué de frisson et quasiment les larmes aux yeux.
...euh, je veux dire, je me suis pissé dans les yeux par erreur (parce qu'un vrai bonhomme ça ne pleure pas!) (...).

Annotation :

Continuons un peu sur Tarkovski pour mentionner, outre Le Retour du Fils Prodigue, la magnifique scène de l'apesanteur, faisant écho à certaines des plus belles scènes du magnifique Miroir (toujours de Tarkovski) et accompagné par un glissement d'une des magnifiques pièces de Bach à l'orgue (BWV639, chorale en Fa mineur, Ich ruf' zu dir, Herr Jesu Christ) vers une relecture relativement discrète par Artemiev, ajoutant avec justesse les éléments de synthé analogique.