Ayant découvert Connie Willis par "Sans parler du chien", autant dire que je ne suis pas dépaysé. Les trois thèmes principaux et chers à l'auteure sont présents, le voyage temporel, Londres pendant le blitz et la littérature classique anglaise.

En 2060 les historiens ne se contentent plus des sites de fouilles et des bibliothèques, ils vont se rendre compte de visu des événements. Assez énigmatique, le procédé du voyage temporel semble se réguler lui-même afin de prévenir toute intervention des historiens sur le déroulement du continuum temporel. Ainsi, il est impossible d'ouvrir un site de transfert là où tout aurait pu basculer.

"Blitz" se focalise comme son nom l'indique sur les historiens partant étudier la vie des Britanniques entre 1939 et 1944. Polly vivra les bombardements au plus près en tant que vendeuse d'un grand magasin d'Oxford Street. Eileen sera domestique dans un manoir ayant recueilli des enfants évacués de Londres. Mike dans son étude des héros, observera les bateaux de plaisance partis sauver ce qui reste de l'armée Anglaise en déroute à Dunkerque. Comme il n'existe pas de bon roman sur le voyage temporel sans paradoxe, tout commence lorsque les trois réalisent après leur arrivée, qui a déjà subi un décalage temporel minime, que leurs points de transfert ne s'ouvrent plus pour le voyage retour.

Après la très pénible première partie qui décrit leur départ d'Oxford en 2060, on suivra leur vie quotidienne et avec eux, celle des habitants de Londres et de toute l'Angleterre en temps de guerre. Le roman possède un intérêt historique certain. On oublie facilement que ce conflit n'a pas consisté en un "simple" affrontement entre deux armées. A la lecture on redécouvre les programmes de défense passives comme "fortitude" ou "ultra" et tout simplement la vie de simples citoyens qui ont dû faire face aux privations et s'engager comme ambulancier ou veilleur du feu.

D'un point de vue construction, le roman irrite, comme dit précédemment, le début "contemporain" est pénible à la lecture, il s'y dégage une futilité et une longueur pénibles. La suite manque également de rythme, les trois personnages tentent de se retrouver et se croise immanquablement pendant des centaines de page. Le roman commence enfin à devenir intéressant lorsque les trois naufragés temporels se retrouvent pendant le blitz, plus ou moins dans les 100 dernières pages du livre. Ne cherchez pas de conclusion au roman, il faudra lire le second tome pour connaître le dénouement de l'histoire ...
Nanash
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le 2 mars 2015

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