Le livre qui a inspiré le film avec Charlton Heston, Le Survivant, et ensuite un autre avec Will Smith, portant le même titre que le bouquin, est foncièrement fort différentes des deux adaptations cinématographiques. On retrouve vaguement une histoire de virus, de crainte du soleil, le chien ou un être humain, mais ça reste extrêmement éloigné de la profondeur du travail accompli par Matheson.

Dans ce livre relativement court, Matheson explore d'une part la détresse humaine face à la solitude, la perte de ses proches et la manière dont Neville va surmonter tout cela pour s'habituer à n'être que le dernier humain sur cette planète. D'autre part, l'auteur propose un postulat intéressant où c'est bien l'homme qui est vu comme l'espère qui est totalement différente, dépassée et qui représente une menace pour une nouvelle espèce évoluée.

Certes, l'homme est devenu une espèce de vampire qui s'habitue petit à petit au soleil, qui évolue. Le récit n'est pas figé dans les traditions sur le genre. Au contraire, Matheson apporte une forme de postulat scientifique assez intéressant sur la question. Neville recherche des solutions, essaie de comprendre comment combattre cette bacille.

L'homme dans la solitude et c'est pourtant lorsqu'il rencontre un être vivant, pas encore vraiment touché par la maladie que l'on découvre la puissance de l'écriture de l'auteur. Le chapitre de la rencontre donc entre Neville et le chien est de loin le plus réussi, mais aussi le plus émouvant. Même si Neville s'est habitué à être seul on constate donc que l'être humain a toujours besoin de contacts sociaux, d'affection, etc.

Par ailleurs, la dernière phrase du livre est tout simplement remarquable et résume à elle-seule l'entièreté du bouquin.

Deux petits problèmes demeurent à mes yeux. Dans un premier temps, à vouloir se baser sur ce qui s'est déjà écrit dans l'univers des vampires, l'auteur manque un rien d'originalité sur le postulat de départ. Et bien uniquement sur celui-ci puisqu'il tente d'apporter, avec brio d'ailleurs, sa pierre à l'édifice du genre. Ensuite, j'ai trouvé aussi Matheson un rien plus cliché sur la romance qui se crée entre Neville et Ruth. Ce chapitre contient certainement les moins bons passages du livre.

Ce qui n'empêche pas Je suis une Légende d'être un immanquable des oeuvres de science-fiction.
batman1985
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le 29 oct. 2014

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