C'est un roman sobre. L'adjectif qui m'a frappé à sa lecture, c'est que ce livre est plat.
Parce que narré à la première personne, le ton est évidemment celui de son personnage principal, Meursault ; un homme qui est parfaitement étranger à tout ce qui lui arrive, à tout ce qu'on dit de lui. Il traverse, indifférent, les pires des situations, cillant à peine quoi qu'il arrive - tout le début du roman, consacré à l'enterrement de sa mère, suit ses pensées sur la météo et sa propre fatigue au cours du cortège funèbre.
Simplement cette platitude est précisément ce qui rend ce roman grandiose : parce qu'elle permet une caractérisation parfaite, et un dégoût du lecteur pour - non pas ce monstre - mais cet Étranger, que l'on ne peut comprendre.