Orné d'un des plus beaux titres que la littérature ait pu proposer, L'Insoutenable légèreté de l'être est un roman narrant les errances, emplies de questionnements et de doutes, de plusieurs personnages évoluant dans un contexte politique mouvant et difficile, celui de l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS.
Kundera nous balade alors entre les problématiques individuelles et intimes de ses protagonistes et celles plus sociétales et communautaires, voir universelles s'inscrivant dans ce cadre politique instable.
Ce mélange entre légèreté et pesanteur fonctionne plutôt bien, entraîne des réflexions intéressantes sur la recherche d'un bonheur ou d'une satisfaction qui prend des allures de quête intérieure et s'enrichit de des menaces découlant de l'environnement entourant la personne.
Pourtant certaines choses paraissent plus laborieuses, à commencer par la construction du roman qui mélange sa chronologie sans que cela ne présente d'intérêt, et propose peut-être trop de personnages. On a l'impression que le récit va s'articuler autour de deux personnages que sont Tomas et Tereza et puis arrive le développement autour de Franz et surtout Sabina que l'on voyait au départ comme un personnage gravitant autour des personnages principaux. Le lecteur peut alors avoir l'impression que cette construction bizarre et cet étoffement arbitraire ne servent qu'à étaler un roman qui aurait gagner en efficacité à rester à l'état de simplicité extrême.
Loin d'être désagréable à lire, proposant quelques beaux moments de pensée, le roman de Kundera traverse toutefois quelques déserts qui sembleront un peu long au lecteur, un peu arides et superflus, gâtant une impression globale qui partait sur des bases optimistes.