La quatrième de couverture ainsi que le prologue annonce tout de suite la couleur, rouge suicide. Gros spoil avant même d'avoir lu les premières lignes. Et on se demande encore pourquoi je ne lis pas les résumés?
Au début j'ai eu du mal avec le "tu" puis je m'y suis habituée j'ai même trouvé ça intéressant et j'ai fini par me lasser et n'en plus pouvoir.
Le texte est très rythmé, c'est plutôt rapide et parfois un peu froid pas vraiment le temps de s'attarder, raconter une vie en 300 pages et en plus sur un ami malade c'est peut être risqué. On tombe parfois dans une simple suite d'évènements une liste d'échecs. D'ailleurs la maladie arrive un peu comme un cheveux sur la soupe, presque comme s'il fallait excuser les ratés de ce bonhomme pas très attachant. Les moments de joies sont très rares, il y a beaucoup de décès beaucoup de portes qui se ferment. Même les quelques naissances que peuvent ponctuer une vie n'arrivent pas à rendre un semblant de gaieté.
L'auteure finit par dire que le rire de son ami lui manquera mais ce n'est pas ce qui me reste. Seules ses déceptions amoureuses et professionnelles perdurent, en résumé sa descente aux enfers. Et elle commence tôt, dès sa jeunesse, lorsqu'une telle école lui est refusée ou qu'il se compare avec ses amis heureusement en ce temps ces amertumes sont compensées par son ambition encore vive.
Il tente de retrouver sa joie auprès de ses amis, du vin et des femmes mais là aussi parfois ça coince quand ça ne frôle pas le cliché.
On ne cesse de lire qu'il aime vivre, qu'il est joyeux et exubérant mais les passages qui en témoignent sont rares. On se doute de quelque chose, cela est déjà confirmé. C'est sans grande émotion que l'on referme le livre de sa vie, presque soulagée pour lui puisque cela semblait la seule solution valable.
Toutefois des moments drôles (mais tragiques pour lui) je pense à un épisode dans une cellule de prison russe et au moment où il se fait congédier pour avoir coupé la parole d'un ministre. Des personnages assez divers dont j'aurai aimé plus de profondeurs, on les survole alors qu'ils ont l'air très enrichissants en contrepartie du gaillard que l'on se coltine sans vraiment savoir le fond de sa pensée. Il est presque dérangeant de lire ses moments de vie si personnels sans en avoir le témoignage de celui qui les vit.
Bonus: le livre est bourré de références plutôt intellectuelles du coup j'ai ADORE quand Thomas (le fameux "tu") se fait surnommer Hulk et qu'on a une petite explication de qui est Hulk, notamment sur son apparence physique tandis que pour les autres références moins accessibles que dalle.