La Délicatesse par David Poulain
Dix prix littéraires m'a-t dit ! Alors j'ai fait des recherches : Prix Conversation, Prix des Dunes, Prix du 7ème art, Prix Gaël Club, Prix littéraire des lycéens du Liban, Prix des Lecteurs du Télégramme, Prix Jean-Pierre Coudurier, Prix An Avel (dans le vent), Prix Orange du livre, Prix Harmonia. Ah, voilà, donc. Je ne comprenais pas comment ce roman pouvait être si mauvais et remporter dix prix littéraire, mais quand je prends connaissances des prix en question je comprends mieux.
Compilation de situations clichées à l'eau de rose sous un aspect pseudo-original décalé (ces références culturelles en mini-chapitres comme des illustrations des situations narratives), ce roman, dont la prétention est probablement d'ériger comme tant d'autres romans actuels une philosophie hédoniste déculpabilisante (il faut savoir aimer les petites choses de la vie ; on peut encore aimer après la perte de l'être chéri... ) ressemble plus à un feuilleton télé du vendredi après midi qu'à un manuel de philosophie.
Les personnages sont si creux, d'un vide psychologique révélé en grande partie par leurs dialogues si peu fins, sans intérêt souvent.
Les situations sont de plus en plus grotesques (le patron qui invite son employé détesté au resto pour connaitre son truc pour séduire, le héros qui finit par casser la gueule dudit patron devenu trop envahissant après que l'héroïne lui ait envoyé une tarte).
Quant à la culture dont est saupoudré le roman, elle n'a qu'une valeur d'illustration, elle n'a jamais d'intérêt narratif ou analytique. Elle est je crois surtout là pour donner l'impression au lecteur qu'il est intelligent, pour lui faire croire qu'il se cultive een lisant le roman, ou pour qu'il ait le plaisir de se dire "ah, mais je connais cette oeuvre ! Oui, bien-sûr ! Quand même, finalement, j'ai un peu de culture (même si je lis des romans à la con).
On sait qu'il ne faut pas s'arrêter de vivre quand l'autre meurt, on sait que le réel bonheur est dans les choses simples de la vie. Ce livre, comme tant d'autre, répète la même chose que ce qu'on sait déjà (et que notre société malade ne parvient pourtant pas à appliquer). Mais en mauvais.