Bon, bon, bon, ça faisait un petit moment que je ne m’étais pas critiqué une bonne daube, allons-y de bon cœur. Je vais laisser de côté le fait que Goodkind nous prend une fois encore pour des pigeons (comme si ça étonnait encore quelqu’un…), sinon, on en a pas fini. Attention, forte dose de spoil.

Alors, quelques points basiques, pour commencer. Les personnages. Richards et Kahlan sont toujours aussi peu crédibles et stupides, sauf quand il s’agit de faire avancer l’histoire. Deux exemples : Ils se comportent presque comme des inconnus (où est donc passée leur passion dévorante l’un pour l’autre, alors qu’ils n’esquissent des gestes et des paroles douces que deux trois fois dans le roman, placés à des points cruciaux ? aurait-elle disparu parce que Richard est jaloux que sa femme se soit promenée nue dans un camp de violeur dans un des tomes précédents ?), et Richard demeure plus ou moins stupide et incapable d’avoir la moindre réflexion malgré la présence de ses insistants en psychiatrie Nicci et Zed, qui, à part être là quand le héros a besoin d’eux, font office de figurants (ils passent sans doute leur temps à se limer les ongles et à dormir en attendant que leur petit fils fasse appel à eux, de préférence au milieu de la nuit). Sauf, évidemment, dans le cas d’une situation critique où tu perds ton sang, ce qui est le meilleur moment pour réfléchir. Même remarque d’ailleurs pour Cara et Benjamin. Lavez-vous et dormez, de temps à autres…

A noter que, malgré toutes les bonnes valeurs clamées par les personnages durant 11 tomes et demi, ceux-ci n’hésiteront pas à être dégueulasses envers une partie des personnes du livre (notamment, à la fin, ne me faites pas croire que certaines personnes dans les ronces n’étaient pas vivantes, parce qu’elles peuvent avoir des ronces dans les oreilles… BEN NON, CRAMEZ, VICTIMES DE L’AUTEUR.)

L’histoire. Tous les personnages sont plus ou moins aux mêmes endroits au même moment, sauf que, vu que ça arrange le narrateur, ils ne se croisent pas ? Coïncidence ? De la même manière, il y a des choses qui disparaissent mystérieusement de l’histoire (Exemple : Kahlan est sur une route hyper bondée, fréquentée par des chariots, bourrée de gardes de la première phalange, MAIS personne ne la voit et il n’y a rien d’autre sur le sol que ses traces de pas ; exemple 2 : voir une femme sauter sur un cheval attaché et partir au galop sans même le détacher, ça soulève quelques questions…). Et encore, je passe sur toutes les autres incohérences que j’ai renoncé à relever et qui permettaient de faire avancer l’histoire d’une manière à peine crédible.

La narration. Aucun sentiment dedans, plate, incohérente, incapable de changer de ton selon le personnage, utilise des procédés useless pour maintenir un pseudo suspens, aussi intéressante qu’une rédaction purement scolaire d’une élève de sixième moyen. Je ne vais pas m’attarder dessus, c’est juste nul et sans une once d’intérêt.

Voilà, grosso modo, ce que j’avais à dire. Mais j’ai encore un bonus, une conversation entre Terry et son éditeur ; je ne garantis pas l’authentique, mais bon, j’ai des certains talents de devineresse, moi, pas comme Nathan, qui n’est qu’un prophète de Pacotille.

--- Jour 1 ---

E : Salut, je viens de recevoir ton dernier manuscrit… Alors, j’aurais quelques propositions à te faire…
T : Oui, quelles propositions ?
E : En fait, c’est que ton manuscrit est un peu trop bon sur son fond… J’ai peur que tes lecteurs n’accrochent pas.
T : Ah.
E : Et puis, on a testé avec le modèle que nous avons choisi. Police 52, Marges 8,5. Le problème, c’est que certains chapitres s’arrêtent sur la page de gauche. Il faudrait que tous les chapitres ou presque s’arrêtent en haut de la page de droite, pour gaspiller un peu de papier et faire un beau livre.
T : Mais, je ne vois pas ce que je peux enlever ?
E : Je pense que tu pourrais enlever des personnages et rajouter des rappels de ce qui s’est passé précédemment à la place. Les lecteurs ne se rendront compte de rien, et, selon un sondage réalisé dans l’association des CLDG (Cons Lecteurs De Goodking), 95% n’auront aucun problème avec ces modifications.
T : D’accodac…
E : Autre reproche majeur que j’aurais à te faire, c’est que tu donnes tout un peu trop tôt. Il y a des éléments que nous savons – comme avec la Mord-Sith qui vient de la trace de Kharga, ce genre de chose – et que tu ne devrais pas dire avant le tome 48, pour préserver un peu le suspens…
T : Ah, oui, pas con. Tu as relevé des passages ?
E : Oui. Je t’envoie le document ce soir. Sinon, je n’ai rien à te dire de plus, tu es toujours aussi vendeur. On se fait une petite lecture de Suzans Collins, jeudi soir ? Je te montrerait quelques arguments de vente supplémentaires qu’il manque encore dans ton intrigue ?
T : Ça marche ! A jeudi alors ! J’apporte la vodka ?
E : Oui, et moi le cannabis.
T : Ok ! A plus.


Et maintenant, vous connaissez le secret de fabrication de ce livre. Life is beautiful, nous sommes des pigeons.
Shalynia
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le 26 mars 2013

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Shalynia

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