Est-ce son statut de journaliste au service culturel du Monde, et le carnet d'adresse qui en découle, qui lui a permis de se faire éditer ? On peut sérieusement le penser. Car si Bellet, historien de l'art, connait indéniablement son sujet (ce bouquin est inspiré de la vie du peintre Hans Holbein), je n'ai pas trouvé qu'il brille particulièrement par ses qualités littéraires. Ce n'est que mon avis, bien entendu, l'avis d'un quidam qui, lui non plus, ne brille pas particulièrement par ses qualités littéraires. Mais bon enfin, ça sert à ça, donner son avis, même et surtout quand personne ne le demande^^.
De fait, l'aspect "chronique historique" est plutôt convenablement traité à mon sens dans ce livre. Pas inintéressant, on en apprend pas mal sur l'organisation sociale et politique d'une cité européenne au début du 16ième siècle, avec évidemment un éclairage particulier sur la place des artistes (peintres, ou plus exactement ymagiers). Ce qui explique ma notation, moyenne, mais non désastreuse. Ca se lit sans déplaisir, de chapitre court en chapitre court. Mais on est tout de même assez loin, d'un Fortune de France, pour ne citer qu'une référence en la matière.
Par contre, ce Bellet, dans sa postface notamment, m'a paru d'une insupportable fatuité et d'un pédantisme sans limite, pédantisme que par ailleurs il semble moquer chez les érudits de l'époque dans son récit. Alors, c'est vrai, sa longue postface n'est pas sans intérêt, puisqu'il cite ses sources historiques. Le problème, c'est qu'il y étale en plus largement sa culture avec une auto-complaisance certaine...Je n'ose pas imaginer ce que donnerait une soirée passée avec ce type.
Après, ces aventures extravagantes se veulent grivoises ou pour mieux dire, rabelaisiennes. Au final, j'ai trouvé l'humour dont l'auteur fait preuve plutôt pesant et pas franchement apte à déclencher mon hilarité. Au fait, aurait-il été inspiré par l'ambiance de corps de garde, qui, à en croire les médias, semble régner dans de nombreuses salles de rédaction de la presse parisienne ?