Pour commencer, je dois dire que j'ai découvert le monde du Cyberpunk via le jeux de rôle du même nom, qui avait emprunté son ton a des films divers comme Robocop, Totall Recall, et j'en passe. Je parle bien de film, car l'ambiance du JDR était clairement à l'action surboostée plus qu'a autre chose.
Fan du JDR, qui citait le roman comme inspiration, je me suis jeté sur le roman, je devais avoir 17, peut-être 19 ans, je ne sais plus, et bon sang je me suis pris une claque !
Le style de Gibson est un genre qui, dans sa traduction, flirte parfois avec une certaine poésie, la violence n'est pas celle de Verhoeven, brute et parfois grotesque, non, c'est une violence tout en arrière fond, latente mais constante. Cette oeuvre offre la contemplation d'un univers aussi froid, calculateur et inhumain qu'un ordinateur sous tension permanente.
Métaphore technologique, influx permanent et hyperdense d'information, mais action refusée ou déformée par une perspective délibérément déformée par le point de vue détaché du personnage principal, l'oeuvre n'est pas facile pour celui qui n'a pas l'habitude.
L'histoire poursuit son cours, et finalement offre, deux plusieurs intrigues parallèles qui culmine dans un étrange climax, mais ne vous y fiez pas, les enjeux sont aussi intérieurs et moraux que physiques et politique.
Neuromancien n'est pas une référence par hasard, il est, comme Blade Runner ou les œuvres de Jules Vernes, une référence pour la science-fiction d'aujourd'hui.
C'est une oeuvre riche, difficile d'accès, meilleure que ce que l'on a pu croire, offrant une vision décalée, vieillie, mais toujours pertinente sur notre présent et ce que nous devenons, physiquement, psychiquement et économiquement.